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CREUSEMENT DES PUITS

A TRAVERS LES SABLES MOUVANT.

articulations, et se présentaient, chez certains individus, avec un tel degré d'acuité , qu'ils restaient

pu continuer le travail sans inconvénient. Toutes les personnes qui sont descendues et qui n'ont séjourné dans l'appareil que pendant une heure et

quelquefois plus de quarante-huit heures sans pouvoir goûter le sommeil ; elles duraient pendant quelques jours, et diminuaient sensiblement à mesure que l'on renouvelait les descentes dans l'appa-

reil. On a remarqué que quelques ouvriers assez fortement attaqués, et qui étaient descendus pour travailler, se trouvaient débarrassés de toute douleur dès qu'ils étaient comprimés, mais qu'elles se faisaient sentir de nouveau quelque temps après leur sortie de l'appareil., Lorsqu'ils étaient remontés au jour après quatre

à cinq heures de travail , on pouvait très-bien observer que sur les bras, par exemple, les veines habituellement saillantes étaient affaissées et pré-

sentaient une dépression suivant tout leur parcours. Ils éprouvaient aussi quelquefois de légers

maux de tête, et généralement des picotements incommodes sur toute la surface cutannée et; particulièrement aux extrémités ; cela provenait pro-

bablement de la révulsion qui s'opérait lorsque le sang, refoulé à l'intérieur par la forte pression à laquelle le corps avait été soumis extérieurenient, se reportait vers la peau pour reprendre sa marche normale. Enfin un ouvrier, accablé depuis longtemps d'une migraine qui ne le quittait presque jamais, nous a assuré n'avoir plus ressenti aucune douleur provenant de cette affection depuis qu'il avait été soumis à la compression. Un autre a été atteint de surdité pendant plusieurs jours.

Après dix à quinze jours de travail dans l'air comprimé, les ouvriers n'ont plus éprouvé que rarement de légères crampes articulaires; ils ont

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demie, ou deux au plus, n'ont ressenti aucune'. douleur après être remontées à la surface; seule-

ment elles ont éprouvé généralement, dans la soirée du jour de leur descente et même le lendemain, une assez grande sensibilité dans l'organe

auditif; c'est ce que j'ai pu constater moi-même chaque fois que je suis descendu.

Si les ouvriers ont ressenti des douleurs trèsvives à la suite de leur séjour dans l'air comprimé, c'est qu'ils ont été soumis de prime abord à une pression considérable (3, 7 atmosphères), et qu'ils sont restés dans les travaux pendant quatre ou cinq heures consécutives ; il est probable que, s'ils avaient été amenés graduellement à suppor-

ter cette forte pression, et que si l'on avait pu,

sans inconvénient, réduire le nombre d'heures de travail , ces douleurs auraient été beaucoup diminuées. On reconnut bientôt que les douleurs dont ils étaient accablés étaient sans danger ; mais on craignait que leur santé ne fût par la suite un peu altérée; heureusement, depuis plus d'un mois que le travail est terminé, tous ces ouvriers jouissent d'une bonne sauté, et aucun indice particulier ne peut les faire distinguer de ceux qui n'ont pas été soumis à la compression.

Quant au traitement suivi pour alléger leurs douleurs, il consistait à frictionner, avec de l'eaude-vie camphrée ou bien avec de l'éther, les parties du corps qui se trouvaient endolories; les bains, pris immédiatement après la sortie de l'appareil , procuraient aussi quelque soulagement lorsqu'on y était plongé. Tome XVII, 185o.

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