Annales des Mines (1850, série 4, volume 18)
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GISEMENT ET FORMATION
pose le fer et le manganèse à l'état de peroxydes hydratés, il n'attaque par contre jamais les peroxydeseux-mêmes , en sorte qu'on ne saurait admettre ici que ces concrétions inférieures proviennent de la dissolution des rognons supérieurs. D'ailleurs comment admettre que le sulfate de baryte aussi s'est dissous pour recristalliser dans les fissures des gneiss ?
M. Delanoue paraît aussi avoir oublié, dans son
second travail, cet autre fait cité par lui-même dans son premier mémoire (Bulletin, i torrieVIII, p. 99). « Les filons sont nombreux dans nos gneiss; le sulfate de baryte y sert de gangue à la galène, Enfin il existe au phosphate de plomb, etc dans les gneiss de Saint-Paul et de Puy-Chalard
d'énormes filons de sulfure, de peroxyde et d'hydrate de fer amorphe et cristallin, accompagnes de jaspes et d'hydrate de manganèse ma-
melonné, absolument semblables à ceux des
terrains secondaires.» (C'est moi qui souligne.) Si ces filons ferrugineux contiennent des jaspes et du manganèse entièrement semblables à ceux des terrains secondaires, qui ne doit être tenté de supposer que ce sont précisément là les fentes par
où la silice, la baryte sulfatée et les autres matières métalliques dont nous venons de parler, se Les substances rrnaiirni és r(ai eeensttr,or:
sont répandues dans les terrains secondaires? JI est de plus évident que toutes ces substances
étaient, au moment de leur arrivée au jour, en
naisnesontpoid dissolution et non des produits pyrogènes. Ainsi des produits pi- la silice des jaspes ne saurait être un produitpyroroge.nes. gène, car on trouve dans ces concrétions des fos-
siles entièrement siliceux. M. Delanoue cite des
DES MINERAIS DE MANGANÈSE DES PYRÉNÉES. 83
oursins, des bélemnites, des trigonies, des pholadonnes , et j'ai également trouvé dans le terrain tout à fait identique du Charollais, des oursins et des peignes. Mais si les jaspes des terrains secondaires sont d'origine aqueuse, comment les jaspes tout à fait semblables des filons seraient-ils d'origine différente? Au reste, depuis les travaux de
MM. de Bonnard, Moreau et de Beust, tout le monde admet, je crois, que la silice de l'arkose provient de sources siliceuses dont le siége fut dans
le terrain granitique. Un fait que j'ai tout récemment observé vient encore confirmer cette manière de voir. Dans les marnes supraliasiques des environs de Sanxais, au contact des granites de la Vendée, j'ai trouvé de nombreuses bélemnites évidées, dont les unes sont, intérieurement, simplement tapissées, les autres entièrement comblées de cristaux de quartz; et la même roche est endurcie et complétement pénétrée de silice dans ses diverses parties ; de plus, toutes les fissures sont revêtues de cristaux cubiques, jaunes, de spath fluor. On peut spécialement constater ces faits dans
une petite carrière, proche de la ferme de la Ripantière, sur le chemin de Ménigoute à SaintMaixent. Ils attestent l'existence de sources siliceuses et probablement hydro-fluo-siliciques postérieurement au dépôt de ces marnes supraliasiques.
Si la silice est d'origine aqueuse, il doit en être de même des substances qui l'accompagnent et dont plusieurs sont unies avec elle. Ainsi le manganèse et le fer sont en partie comhnés à la silice dans les jaspes, les halloysi tes et la nontronite. Les rognons
de fer et de manganèse renferment d'ailleurs des fossiles comme les jaspes.