Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1850, série 4, volume 18)

Annales des Mines (1850, série 4, volume 18)

Page : Image 138

Révision de 21 févr. 2015 21:17:12, edited by Anonymes

oustmEixt ET EXPLOITATION 268 ment sous l'influence des agents atmosphériques. Si l'émeri avait été en contact immédiat avec le marbre, cette séparation spontanée n'aurait pas eu lieu. J'ai observé ce phénomène même sur de petits fragments d'émeri compris dans le marbre pur : ils n'y sont point adhérents, par suite de la décomposition de la couche placée entre le miné-

ral et le marbre pur. 3' Les masses énormes dont j'ai fait mention et qui couvrent plusieurs mètres carrés , prouvent aussi que l'émeri a été formé dans la pierre calcaire; car chacune de ces masses (comme je l'ai dit

plus haut) ne se compose pas d'un seul bloc, mais de plusieurs fragments ayant leurs surfaces contiguës sensiblement parallèles, et un 'peu éloignées

les unes des autres. Elles présentent, en un mot,

tous les caractères d'une énorme masse fendue suivant différentes directions par une cause quelconque. 40 Il est une autre circonstance digne de remarque : en examinant les échantillons dans lesquels l'émeri est, en contact avec la roche, on ne voit pas toujours ce contact dessiné par une ligne bien nette,- çontme si l'émeri avait été simplement en-

les minéraux qui le constituent, aussi bien que ceux qui lui sont- associés, sont plus ou moins disséminés dans le marbre Vers les points de contac.'L'exanien de ces minéraux associés, et qui seront décrits avec détail, prouve égalechâsse

ment que les émeris que j'ai été à même d'étudier n'appartiennent pas à une formation plus anicenne que le marbre.

Je crois en avoir- dit assez pour établir que

l'émeri 'est contemporain du calcaire dans lequel il se trouve. j'ajouterai quelques mots sur les circonstances de Sa formation.

.

269 Tout ce qu'on peut dire à cet égard, c'est qu'il DE

ENIERI.

s'est formé par un procédé de séparation. Les substances éliminées de la roche calcaire, lors

de sa formation, sont la silice, l'alumine et l'oxyde de fer, et ces trois corps, mis ainsi en présence ont donné naissance, par leurs réactions mutuelles,

aux minéraux qui constituent l'émeri et à ceux

qui lui sont associés..

Je possède un échantillon qui démontre ce

fait d'une manière remarquable : c'est un nodule dont le noyau se trouve entouré de deux zônes concentriques. Le noyau se compose d'émeri; la premiere zone concentrique est de la ehloritoïde, et enfin la zone extérieure, de émerilite. Ce dernier minéral était en contact avec la roche. Ces minéraux sont composés à peu près comme il suit Mélange de corindon (alumine un peu hydraté) Émeri. et fer oxydé. Silice, 24; alumine 4o; oxyde de fer, 28; Chloritoïde.

eau 7.

Émerilite.

Silice, 5o; alumine, 5o; chaux, 15; eau, 6.

On voit que si l'on part de la surface extérieure (sens dans lequel nous devons rechercher la consolidation du nodule) , la plus grande partie de la silice est éliminée en se combinant avec une grande quahtité d'alumine et un peu de chaux, pour for-

mer un minéral particulier. Ensuite, le reste de la silice se combine avec une autre quantité d'alu-

mine et beaucoup d'oxyde de fer pour former,tin autre minéral. Enfin, l'alumine et l'oxyde de fer qui restent cristallisent séparément, leurs attractions similaires étant plus. fortes que leur affinité chimique. Des effets de cette nature ne sont pas