Annales des Mines (1850, série 4, volume 18)
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GISEMENT ET EXPLOITATION 274 effective de cette portion, on se sert d'un morceau
de verre rond, de ro centimètres à peu près de
diamètre, et d'un petit mortier en agate. Le
verre est pesé et placé sur un morceau de papier glacé ; l'émeri est ensuite jeté dessus par très-. petites doses à la fois, puis frotté contre le verre avec le fond du mortier. On enlève l'émeri de temps en temps, avec une petite brosse ou une barbe de' plume, et quand tout a passé une fois sur le verre, on le recueille sur du papier et on recommence la
même opération, qui est répétée deux ou trois fois. Le verre est pesé encore, et ensuite soumis de nouveau au frottement avec le même émeri
qui commence à devenir impalpable. On continue cette opération jusqu'à ce que la pesée indique que l'émeri a cessé d'user le verre. La perte du verre sous l'action des divers émeris donne une idée exacte de leur dureté effective comparée. En prenant, comme je l'ai fait , le saphir bleu de Ceylan, on aura une unité de comparaison pour les émeris et les corindons purs. Cette opération est longue, mais sûre ; pour les espèces
les plus dures, il faut que le frottement soit répété six à huit ibis, ce qui exige à peu près deux heures.
Le verre et l'agathe n'ont pas été choisis sans
-motifs pour cette expérience. Mes premiers essais ont été faits les uns avec deux agates, les autres avec deux morceaux de verré; mais les agates étaient trop dures, car elles écrasaient l'émeri avant qu'elles fussent à peine. usées, et les verres présentaient l'inconvénient inverse , l'émeri n'était pas écrasé
assez vite et l'opération était trop longue. Avec l'agate et le verre , nous avons deux substances, l'une qui écrase assez vite l'émeri et le réduit eu
DE L'ÉMERI.
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poudre- impalpable , et l'autre assez tendre pour perdre pendant ce temps une quantité appréciable de substance.
Cette méthode, pour être employée dans les
arts, n'exige pas toute la précision que j'ai mise dans les expériences.
Il est bien entendu qu'elle ne donne pas la dureté minéralogique, c'est-à-dire la dureté de chaque particule indépendamment de la structure moléculaire du minéral. Deux minéraux possédant la même dureté, mais différents par leur structure, l'un friable et l'autre tenace auront des duretés effectives, (c'est-à-dire des capacités d'user par frottement, un corps moins dur), fort différentes. On ne peut pas donner, à cet égard, un meilleur exemple que celui du cristal de roche. Si l'on casse un morceau de cristal de roche
en deux, si l'on en chauffe un à une chaleur
blanche, et si, après qu'il est refroidi , on le compare avec l'autre morceau en frottant un angle contre des corps durs, les deux fragments rayeTout également les mêmes substances; mais si on essaye leurs pou dres en les frottant entre deux morceaux de verte, celui qui n'a pas été chauffé possédera une dureté effective plus grande. Les corindons affectant difiérentes structures, j'at-
tribue en grande partie à cette cause les différences que présentent leurs duretés effectives.
Par cette méthode, le meilleur émeri est ca-
pable d'user à peu près la moitié de son poids de eue. Le saphir use plus des quatre cinquièmes de .ol] poids.