Annales des Mines (1850, série 4, volume 18)
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GISEMENT ET EXPLOITATION
Composition chimique de l'émeri. Cette substance consiste, comme nous l'avons dit plus haut, en un mélange de corindon et de fer oxydulé, dans des proportions variées; l'étude chimique, jointe à l'étude des autres propriétés de ce minéral, n'est pas sans intérêt.
Pour analyser l'émeri, on le brise en poudre
grossière, comme nous l'avons indiqué en parlant de sa dureté; cette poudre est desséchée pendant vingt-quatre heures dans une cloche sur de l'acide sulfurique. Au bout de ce temps, i gramme de la substance est placé dans un petit creuset en platine, d'une capacité de 2 à 3 centimètres cubes, et bien fermé ; celui-ci est placé dans un autre creuset en terre ; l'intervalle de deux creusets est rempli, de sable quartzeux bien pur, et on en recouvre aussi le creuset de platine sur une épaisseur de i à 2
centimètres. Le sable ordinaire doit être rejeté parce qu'il s'agglutine pendant le chauffage et s'attache au creuset de platine; la poudre de .charbon ne convient pas non plus, parce qu'elle n'empêche pas mieux que le quartz le contact de l'air avec le
minéral, et on risquerait de réduire un peu de fer oxydulé. Ainsi disposé, le creuset est chauffé au rouge vif pendant près d'une heure, au milieu du charbon, dans un fburneau ouvert. Après le refroidissement, le petit creuset est soigneusement enlevé (le sable est-bien détaché avec une petite brosse), et ensuite pesé ; la perte donne l'eau contenue. Une chaleur rouge soutenue est nécessaire pour chasser l'eau ; il en est de même du reste pour un
très-grand nombre de minéraux, surtout pour
DE L'ÉMERI.
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Ceux qui sont composés en grande partie d'alumine, comme le diaspore et les micas.
La poudre, après le dosage de l'eau, est soumise à la lévigation, que j'ai exécutée de deux manières différentes ; l'une se fait dans un mortier en agate posé sur du papier glacé. Le broyage ter-
miné, la poudre est soigneusement placée dans une capsule en platine et chauffée doucement pour chasser toute l'eau hygrométrique ; on la pèse en-
suite de nouveau, et l'augmentation du poids indique la quantité de silice qui a été enlevée au mortier. La lévigation d'un gramme s'opère sur la moitié de la quantité à la fois seulement; et avec le procédé que j'ai employé dans la suite, vingt minutes suffisent Oie chaque broyage. En se servant d'un mortier d'une grandeur convenable, et d'une plume tau d'une petite brosse, on peut arriver à ne perdre qu'une quantité insensible du mi, et à pouvoir estimer avec assez de précision. la silice enlevée an mortier. La seconde manière d'opérer la lévigation consiste à broyer la substance dans .'un mortier en fer dont la surface est en acier trempé; la forme du mortieren fer est là Même que celle du mortier en agate. Après le broyage, la poudre est placée dans une capsule avec de l'acide nitrique étendu de quarante fois son poids d'eau, et laissée:pe. ndant une heure en contact avec lui sans êtrechauffée : seulement il faut remuer de temps en temps;
le fer enlevé au mortier sera ainsi dissous, avec une trace seulement de l'émeri. Le tout est jeté sur un filtre'et lavé; la matière retenue sue le filtre est desséchée.. De ces cieux méthodes, j'ai préféré la première