Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1850, série 4, volume 18)

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GISEMENT ET EXPLOITATION

contre de la résistance, on fait frotter la pointe sur le corps résistant, et avec un peu d'habitude on arrive facilement à reconnaître si c'est on non de l'émeri que la tige a rencontré. Ce procédé de tâtonnement est très-sûr, car dans les gisements d'émeri il existe très- peu de roches dures

qui puissent induire en erreur. Les blocs d'une grosseur convenable sont transportés dans leur état naturel, mais le plus souvent on est obligé de les casser au moyen de gros marteaux. Lorsqu'ils résistent au choc, on soumet les blocs pendant plusieurs heures à l'action du feu, et après avoir subi cette influence il est rare qu'ils ne cèdent pas à l'action du marteau. Cependant on est quelquefois obligé d'abandonner des blocs, vu l'impossibilité de les briser, le transport soit sur des chevaux , soit sur des chameaux, exigeant que le poids des morceaux ne dépasse pas 5o kilogr. A Kulah, la quantité d'émeri détachée de la roche n'était pas très- considérable, à cause de la couche de lave qui recouvrait la presque totalité de la surface du roc , et qui maintenant même n'en laisse à découvert que des portions très-limitées. On était obligé de tailler dans le marbre pour

c'est ce que l'on a fait avec profit,

obtenir quoique le transport de Kulah à Smyrne s'opérât, sur un trajet de 40 lieues, à dos de chameaux. Depuis la diminution du prix de l'émeri, cette mine est abandonnée : les travaux faits dans ce marbre

présentaient de grandes difficultés non-seulement à cause de sa dureté, mais aussi parce que lés outils, rencontrant des morceaux d'émeri, se détérioraient à chaque instant. Atijourdlini tout l'émeri exploité en Asie Mineure Vient de Gumuch.

285 Les exploitants d'émeri doivent s'efforcer de le DE L ÉMERI.

fournir à la consommation de meilleure qualité possible, parce que les consommateurs consentent à donner, pour cette qualité, un prix fort élevé en proportion de celui des qualités inférieures.

L'emploi de l'émeri dans les arts remonte à une L'émeri cone-

époque très-ancienne , comme le prouvent les déré au Point.de travaux sur pierres dures, qui ne pouvaient être vue cornmercial. exécutés qu'avec l'émeri ou des minéraux de cette nature. Il est très-probable que l'émeri provenant des localités que nous avons indiquées servait déjà aux Grecs et aux Romains. Gumuch , par exemple, est très-voisine de l'ancienne Magnésie sur le Méandre , et située entre Éphèse et halles, à 4 lieues de chacune de ces villes, et à la même distance de Zyrie ; dans toutes ces villes les arts ont fleuri, et aucun plus que celui de la gravure sur pierres dures, comme l'attestent les échantillons qui sont parvenus jusqu'à nous. Cependant la quantité d'émeri consommée autrefois était insignifiante, comparée à la quantité exigée aujourd'hui, surtout depuis quinze ou vingt ans que l'usage des vitres de fenêtres en verre poli se répand de plus en plus. On peut estimer aujourd'hui la consommation à un million et demi de kilogrammes. Pendant plusieurs siècles, file de Naxos a fourni, presque exclusivement l'émeri ,titnt arts,

tant à cause de la facilité de l'extraction et du transport , qu'a cause de l'uniformité de sa qualité. L'émeri existe en très- grande abondance dans cette île, et malgré la quantité qu'on en