Annales des Mines (1850, série 4, volume 18)
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SERPENTINE
Bien que la chlorite soit fréquente dans la serpentine des Vosges, elle y est peu abondante, et elle ne se trouve guère en quantité notable que près Chrysotil.
du contact de la serpentine avec d'autres roches. La serpentine des Vosges, de même que toutes les serpentines, est traversée par un très-grand nombre de filons, souvent microscopiques , et ayant au plus quelques centimètres de puissance qui pénètrent la roche en tous sens (voirlig. et 12 , Pl. rH, Annales des mines , 4° série, ); ils sont remplis par une substance asbest. tiforme, dont les fibres parallèles entre elles et transversales aux épontes sont symétriquement placées de part et d'autre de la ligne médiane du filon.
On donne généralement à cette substance le nom d'asbeste; toutefois son examen m'a appris qu'elle doit. être rapportée au chrysotil de M. de Kobell (1).
Elle est formée de fibres parallèles excessivement déliées et qu'on peut assez facilement séparer l'une de l'autre; elle est translucide lorsqu'elle est en masse , et même ses fibres sont transparentes lorsqu'elles sont isolées; elles se gonflent et elles deviennent opaques et blanchâtres par l'exposition à l'air. Sa couleur est d'un vert d'huile généralement assez clair, mais qui peut passer au vert
olive, surtout lorsque la gangue de serpentine commune dans laquelle elle s'est formée a ellemême une couleur foncée. Elle a un éclat nacré et soyeux qui est caractéristique. trouvé pour sa D'après deux expériences , (e) Rammelsberg : laandworterbuch, 2° suppl., P. 39.
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DES VOSGEs.
-,densité... 2,223; cette densité est plus petite que celle obtenue par M. Rammelsberg pour une variété bleu verdâtre de ce minéral provenant du comté de Lancastre ( Pensylvanie ), laquelle était égale à 2,557, c'est-à-dire à la densité de la serpentine (1) : comme j'ai opéré sur la substance écrasée sous le pilon , il serait possible qu'a Cet état, elle eut retenu plus d'air que si elle avait été en fragments, ce qui aurait eu pour effet de diminuer sa densité. Dans le tube fermé, elle donne de l'eau ; sur le fil de platine, elle jette un vif éclat, et elle fond difficilement en un verre légèrement brunâtre ; sa fusion doit sans doute être attribuée à l'extrême ténuité de ses fibres. Avec le borax et avec le carbonate de soude, elle se dissout; dans le sel de phosphore, il reste un squelette de silice; avec le nitrate de cobalt, on a une coloration bleuâtre
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Chalumeau.
peu nette. Après calcination, elle devient légèrement brunâtre et elle se laisse alors facilement réduire en poudre, ce qui ne pouvait pas avoir lieu avant calcination. Elle s'attaque complétement par l'acide
sulfurique, ou même par l'acide nitrique, et la silice conserve la forme des fibres; quand on la fond avec le carbonate de soude, la silice se sépare en donnant une gelée transparente très-volumineuse. Un essai par l'acide nitrique m'a appr'ià
qu'elle ne contient pas d'acide carbonique, dont on indique la présence dans quelques serpentines nobles et dans la serpentine cristallisée. J'ai fait deux analyses de la substance, l'une par
l'acide sulfurique, l'autre par le carbonate de (1) Rammelsberg : Handworterbueh, 3' suppl., p. 107.
Tome xvin, 1851.
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Analyse.