Annales des Mines (1850, série 4, volume 18)
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SERPENTINE
L'usine, produit annuellement 35 à 4o.000 kilogrammes de sulfate de magnésie, et elle pourrait étendre beaucoup sa fabrication (1). Les ioo kilogrammes de sulfate de magnésie se
Marbrerie.
vendent a raison de 4o francs ; ce prix n'est que le tiers de celui auquel les pharmaciens de France le tirierit jusque dans ces derniers temps d'Angleterre, de Belgique, d'Allemagne ou de Sardaigne, et ce nouveau mode de Fabrication a rendu son importation à peu près impossible. M. Colin exploite la serpentine de la carrière du Goujot , qui est travaillée avec beaucoup d'habileté et de goût dans sa marbrerie d'Epinal ; cette serpentine se trouve rarement en blocs de grandes dimensions, niais l'or des inscriptions y adhère très-bien, et elle peut recevoir un très-beau poli qu'elle conse rve lors même qu'elle est exposée à l'a r 1e.pvisplusieursannées. La serpentine nobley forme desyeipes de couleurs extrêmement variées, qui traversent la serpentine commune en tous sens, et qui
deviennent très-brillantes; le grenat et le diallage prennent, au contraire, moi n s bien le poli, et comme
DES VOSGES.
347 ilsson t notablement plus durs que lereste dela roche,
ils sont souvent légèrement en relief à sasurface. La serpentine du Goujot polie se vend au prix de 54 francs le mètre carré (
La serpentine se trouve à l'Ouest et au SudOuest de la chaîne des Vosges; elle a percé cette chaîne sur divers points isolés qui ne me paraissent
pas pouvoir être rapportés à une direction déterminée. Ses gisements, qui sont nombreux, ont d'ailleurs peu d'étendue; et parmi les géologues qui les ont découverts et explorés, on peut citer MM. Mougeot père, Hogard , Rozet , :Puton, Carrière, Ed. Collomb, Ant. Mougeot Mareine. MM. Dufrénoy et E. de Beaumont les ont également observés et décrits (2); et dans la carte géologique du départe-
ment des Vosges qu'il vient de publier, M. de Billy fait connaître ces gisements avec une grande exactitude. Bien que la composition chimique de cette serpentine soit partout à peu près la même, elle pré-
sente cependant des caractères particuliers qui sont assez constants dans chaque gisement.
(1) M. Malapert é la Clblitre , MM. Manet et Lepeltier au Mans, commencent à fabriquer le sulfate de magnésie par un procédé qui était déjà employé en Angleterre; il consiste à traiter de la dolomie réduite eu poudre, fine par 0,94 de son poids d'acide sulfurique du commerce; à filtrer la liqueur à laquelle on ajoute une très-petite 'quantité de lait de chaux ; pour la débarrasser du sulfate de chaux qui accompagne le sulfate de magnésie, on l'évapore jusqu'à 32 degrés du pèse-sel ; on la filtre deux fois à chaud sur du papier lombard, et on la con,cçutre jusqu'à 34 dçi, ,rés du pèse-sel ; elle est. mise ensuite dans des tinettes de grès où le sulfate de magnésie cristallise par refroidissement (Bulletin Société d'Encour. ; mars 1850, p. 110. Rapport fait par M. Chevallier. )
Ainsi la serpentine du Goujot, dEloyes, Sainte-Sabine, de la Mousse, est le plus souvent brun rougeâtre , et certaines variétés renferment une grande quantité de nodules de grenat et de chlorite. La serpentine qui se trouve sur le franc occidental du Brézoir près de la route de Sainte-Marie au
Bonhomme (3) est très-compacte et d'une belle (1) Puton. (Ann. de la S.d'émul. des Vosges, 1848, t.VI). (a) Explication de la carte de France, t. I, p. 371-379. (3) Rozet. Description géol. de la chaîne des Vosges, p. 6o.
Gisement.