Annales des Mines (1850, série 4, volume 18)
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. EXPLOSION D'UNE CHAUDIÈRE
EN CUIVRE.
un décimètre environ au -dessus du sommet des carneaux. L'oubli complet de cette surveillance a entraîné l'accident du 24 juin. Le sieur Duvernet, âgé de vingt-cinq ans, rem-
même à fondre clans la partie du fond la plus exposée à la flamme, et une ouverture d'un centi-
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plissait depuis cinq mois les fonctions de chauffeur.
Ainsi que cela se pratique dans tous les ateliers d'apprêteur, il prolongeait généralement sa journée après celle des autres ouvriers de l'établissement pour chauffer les presses que ses camarades avaient montées avant leur départ, et d'où ils devaient, le lendemain, retirer les étoffes; pendant cette opération, il avait l'habitude d'aller et venir du local de sa chaudière à celui des presses p et pi 1), pour veiller à ce qu'aucun tuyau de vapeur
tfig.
ne se dérangeât. Le 24 juin au soir, il avait une presse à chauffer; le temps était lourd et augmentait sa fatigue ; il s'endormit entre neuf et dix heures à côté de sa presse, après avoir chargé de char-
bon la grille de sa chaudière et consulté, dit-il, son niveau d'eau, qu'il n'observa sans doute qu'avec des yeux déjà troublés par le sommeil, et qui ne lui parut pas nécessiter d'alimentation immédiate.
Il ne se réveilla qu'a onze heures trois quarts; il eut alors l'idée malheureuse de se jeter sur sa pompe et d'alimenter : il n'avait pas donné six coups de pompe qu'il tombait renversé par l'explosion de la chaudière, et en partie couvert sous les briques de la paroi ab du fourneau éboulée. La chaudière était complétement vide au moment où Duvernet se réveilla ; suivant la remarque
qu'il en fit lui-même, le feu de la grille était encore ardent, et il fut aisé de reconnaître, après l'accident, que le métal de la chaudière avait été porté au rouge sur toute la surface correspondante
au foyer et aux carnaux ; le cuivre commençait
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mètre de diamètre s'y était déjà déclarée. Personne dans la maison n'avait entendu le sifilet d'alarme; il est probable qu'il était en partie engorgé de tartre calcaire et qu'il ne sifflait plus que
faiblement; il ne m'a pas paru cependant, à
l'examen que j'en ai fait, qu'il fût complétement hors de service : quoi qu'il en soit, il n'aurait pas suffi à réveiller Duvernet qui dormait d'un sommeil très-profond. Le propriétaire de l'appareil, M. Termoz, qui couchait au-dessus du local de la chaudière, entendit, au contraire, très-distinctement, les cinq ou six coups de pompe précipités qui précédèrent immédiatement l'explosion. Le bruit de l'explosion retentit dans toute la maison. Ce n'est donc qu'à la formation instantanée de la vapeur produite par l'injection de l'eau sur les parois suréchauffées de la Chaudière qu'a été due l'explosion : action tellement subite que ne pouvaient la combattre ni les soupapes de sûreté, quelque facilité qu'elles eussent à se lever, ni la libre ouverture de la prise de vapeur, d'environ ora,o3 centimètres de diamètre. Moins de 2 litres d'eau avaient suffi à produire cette vapeur d'explo-
sion; aussi sa force expansive qui n'a dû s'élever qu'à 6 atmosphères, à peu près, a-t-elle été bientôt vaincue : la chaudière déchirée suivant une ligne parfaitement droite et très-rapprochée dela génératrice inférieure du cylindre, celle qui était le plus chauffée, a été à peine dérangée de sa position clans le fourneau; toutes les briques de la face ab du fourneau formant sur ora,7o à o'n,8o de hauteur les parois des carnaux et du foyer ont été démolies et renversées, mais sans grande force de