Annales des Mines (1851, série 4, volume 19)
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MINERAIS DE FER EN GRAINS
Quelques fossiles du terrain jurassique avaient été entraînés par les courants qui charriaient les matières sablonneuses et argileuses, et ces fossiles, qui étaient d'abord à l'état calcaire ou siliceux, se trouvant dans un milieu ferrugineux, l'oxyde de
fer s'est substitué au carbonate de chaux ou à la silice qui les constituait, par une cause analogue à celle qui a produit si fréquemment , dans d'autres terrains, l'épigénie dé fossiles dont la matière calcaire qui les avait d'abord lapidifiés a été remplacée par de la silice.
Plusieurs des rognons ferrugineux qui se formaient, lorsque le carbonate de fer se précipitait, se sont moulés en partie sur des fossiles jurassiques qui ensuite ont disparu. De là, ces empreintes que présentent aujourd'hui quelques-uns des rognons qui accompagnent les minerais en grains. Pendant que l'argile dans laquelle sont disséminés les grains de minerai , ou qui recouvre les amas de minerai, se déposait dans les lacs d'eau douce où elle avait été transportée par les courants qui y affluaient, le carbonate de chaux continuait à se séparer de quelques-unes des sources d'eaux minérales et thermales , et ce carbonate de chaux se mélangeant avec le dépôt argileux, a produit l'endurcissement des argiles appelées ÊTabon en Franche-Comté, et conroué dans le Berri. On conçoit aussi très-bien la formation du conglon-iérat appelé castillot ou jaunot en FrancheComté, et castillard dans le Berri, qui se trouve souvent au-dessus des gîtes, conglomérat qui est composé de débris calcaires provenant du terrain jurassique ou du terrain tertiaire, et dont la pâte,
lorsqu'il se présente à l'état de poudingue, renferme des grains de minerai. En effet, des mor-
DE LA FRANCHE-COMTÉ ET DU
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ceaux calcaires ont pu se détacher des roches qui formaient les parois des dépressions et cavités où se déposait le minerai, par suite de l'action cor-
rodante des eaux minérales chargées d'acide carbonique; ces fragments, dont la surface était plus ou
moins arrondie, tantôt sont demeurés indépendants les uns des autres, et tantôt ont été agglomérés en poudingues par le carbonate de chaux
qui continuait à se précipiter des eaux de quelques sources minérales, après la formation des nodules calcaires dont les minerais sont accompagnés , et pendant le dépôt des argiles que ce carbonate endurcissait sur divers points des lacs d'eau douce;
des grains de minerai ont été empâtés dans le
ciment des poudingues, comme dans les nodules calcaires, et quelques-uns de ces grains se sont empreints plus ou moins profondément sur les fragc, ments calcaires du terrain jurassique ou du terrain tertiaire, sous l'influence dissolvante de l'acide car-
bonique contenu dans les eaux des lacs où affluaient les sources, ces eaux devenues momentanément un peu acides ayant clû ran-iol lir la surface desmorceaux
calcaires exposés à leur action; et c'est à ce même ramollissement de la surface des cailloux calcaires, que sont dues les empreintes ou concavités que ceux-
ci présentent, lorsqu'ils se trouvent, dans le poudingue, en contact avec d'autres cailloux calcaires. Enfin, si on suppose que, clans certaines localités, les sources d'eaux minérales et thermales continuaient de former des grains de minerai, en se dépouillant du carbonate de fer qu'elles tenaient en dissolution, lorsque le calcaire tertiaire dont les couches recouvrent les gîtes de minerai se déposait dans les lacs d'eau douce, on expliquera parfaitement pourquoi le calcaire, appelé