Annales des Mines (1851, série 4, volume 19)
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MINERAIS DE FER EN GRAINS
Chèvremont , où les dépôts sont très-circonscrits
et se présentent souvent dans des crevasses ou poches, on a exploité des minerais qui étaient presque purs.
J'ajouterai que les gîtes de minerai de fer en grains ne sont probablement pas les seuls dépôts de minerais qui aient été formés par des sources d'eaux minérales et thermales, chargées d'acide carbonique. Il y a lieu de croire que des sources analogues ontjoué un rôle important, à différentes époques, dans la production des gîtes métallifères. M. l'ingénieur en chef des mines Gruner, dans un mémoire récent sur les gîtes de minerai de manganèse du département des Hautes -Pyrénées (1), a fait ressortir les caractères qui tendent à établir que ces gîtes, qui ont de l'analogie, quant à leur
manière d'être dans des cavités, poches ou crevasses, avec les gîtes de minerai de fer pisolitique de la Franche-Comté et du Berri, ont été formés par des sources d'eaux minérales tenant en dissolution du carbonate de manganèse. Il existe dans le département de la Haute-Saône des gîtes tout à fait analogues à ceux des Hautes-
Pyrénées : ce sont les dépôts de minerai de fer et de minerai de manganèse des environs de Gy, qui se trouvent dans des fentes et poches de calcaires compactes du premier étage du terrain jurassique, dont les parois sont lisses et bosselées comme
celles des grottes. Ces fentes et poches, qui sont fort nombreuses, ne sont pas liées les unes aux autres et n'ont aucune connexion entre elles. Elles (1.) Mémoire sur le gisement et le mode de formation des minerais de manganèse des Pyrénées. (Annales des mines, 4e série, tome XVIII, page 61.)
DE LA FRANCHE-COMTÉ ET DU BERRI.
ont de
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à I2 mètres de longueur, sur 3 ou 4 mètres de largeur et une profondeur qui n'est pas 4
connue.
Le minerai de fer s'y présente en masses concrétionnées à zones concentriques, dont la couleur varie depuis le rouge jusqu'au noir bleuâtre. Sa poussière est« ronge. M. l'ingénieur Ebelmen analysé ce minerai, qui est un peroxyde de fer hydraté contenant de t à 2 p. too d'acide arsénique. Le minerai de manganèse consiste en noyaux fibreux qui sont enveloppés de petits cristaux de chaux carbonatée réunis par un ciment argiloferrugineux. Ces noyaux sont très-friables et se laissent facilement couper au couteau; leur poussière est brune et sans éclat. Ce minerai est composé , d'après le même ingénieur, de peroxyde de manganèse barytique entremêlé peut-être d'une petite quantité d'hydrate de peroxyde (1). Les deux minerais sont souvent associés, et ils sont accompagnés de nodules d'un calcaire sublamellaire, veiné de fer oxydé rouge, et parsemé de petites géodes dont l'intérieur est tapissé de cristaux de chaux carbonatée prismatique. Ils sont séparés des parois des fentes et poches qui les recèlent par un dépôt, épais de quelques centimètres, d'une argile ocreuse et schisteuse qui se moule sur ces parois.
Tout annonce que les minerais de fer et de
manganèse des environs de Gy sont aussi le pro-
duit de sources d'eaux minérales et thermales
qui tenaient en dissolution le fer et le manganèse, à l'état de carbonates, et arrivaient au jour par les (1) Expériences faites dans le laboratoire de chimie de Vesoul. (Annales des mines, 3' série, t. XIV, p. 284.)