Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1851, série 4, volume 19)

1°4

RECHERCHES SUR LA THÉORIE

son maximum à la profondeur de 14 pieds. » On a remarqué, dans les expériences, que les gaz, jusqu'à une profondeur de 14 pieds , sont exempts de vapeur de goudron, mais qu'à partir de ce point jusqu'à la profondeur de 17 pieds, ils en sont abondamment chargés. La disparition de ces vapeurs, dans les parties supérieures du fourneau, démontre donc que, lors de leur passage à travers la couche incandescente de houille, elles éprouvent une décomposition par suite de la

haute température qui y règne et de la vapeur d'eau qui est présente; ce qui explique les rapports irréguliers qu'on observe, dans les régions supérieures du fourneau, entrefacide carbonique et l'oxyde de carbone.

Après une longue discusSion des résultats de leurs analyses, les auteurs arrivent à ces conclusions : i° que dans les hauts-fourneaux anglais la composition moyenne des gaz, dans les points où le dégagement des gaz produits par la distil-

lation est à son maximum, ne peut être fixée exactement ; 2° que la réduction du minerai et le dégagement de l'acide carbonique de la castine ont lieu dans la portion inférieure du four-

neau et les étalages, c'est-à-dire entre 24 et 34 pieds de profondeur.)> On peut comparer ces résultats avec mes expériences déjà citées sur le haut-fourneau d'Audin-

court, où l'on consommait un,. mélange de bois en nature et de charbon. Des expériences directes m'ont appris que dans toute la partie de la cuve supérieure à la zone de distillation , il n'y avait ni réduction du minerai, ni même dessiccation du bois. Les expériences que j'ai faites en 1837 au haut-

io5 fourneau de Vellexon (1) m'avaient conduit aux DES HAUTS-FOURNEAUX.

mêmes conclusions. Il est regrettableque des expériencessemblables n'aient point été faites à Alfreton. Il ne me paraît pas possible (l'admettre , avec MM. Bunsen et Play fair, que si l'on ne trouve du

goudron que dans les gaz recueillis entre 14 et (7 pieds de profondeur , il faut l'attribuer à la décomposition éprouvée par les vapeurs de ce goudron en traversant les couches supérieures incandescentes de houille. S'il existe, en effet, au-dessus

de la profondeur de 14 pieds, une zone incandescente , on ne comprendrait pas comment la houille arriverait à cette profondeur de 1.4 pieds sans avoir perdu au moins une grande partie de son goudron , et comment elle peut traverser cette zone où le goudron se décompose pour arriver à une profondeur plus grande où le goudron ne fait que se dégager. Ce qui est infiniment probable, c'est que la distillation de la houille ne commence réellement qu'à r 4 pieds de profondeur, et que le minerai et le combustible froids, qui occupent toute la partie supérieure de la cuve, servent d'appareils de condensation pour les vapeurs de gou-

dron. J'avoue que je ne comprends pas non

plus comment la forte proportion d'hydrogène (12,42 p. Ion) qu'on a trouvée dans les gaz pris à 14 pieds de profondeur, prouverait que la distillation de la houille atteint son maximum dans cette

-zone. S'il n'y a pas réduction du minerai de fer dans toute la partie supérieure de la cuve en raison. de l'abaissement de la température, il est évident. que tout l'hydrogène trouvé à 14 pieds doit se retrouver dans les gaz au gueulard. (i) Annales des mines, 3' série, t. XIV, p. 41.