Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1851, série 4, volume 19)

SUR LES PRODUITS GAZEUX

DES FOURS A COKE.

double et quelquefois le triple de celle qui est nécessaire pour brûler le combustible, puisque les gaz renferment souvent deux fois plus d'oxygène que d'acide carbonique, ainsi que M. Combes l'a constaté par de nombreuses expériences (1). Ce

tible à carboniser. Dans les fours à coke, les pro-

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grand excès d'air doit évidemment occasionner une perte considérable sur l'effet utile du combustible, puisqu'il s'échappe par la cheminée à une température encore assez élevée. Il y aurait peut-

être un avantage économique à brûler la houille dans une enceinte portée à une haute température, qui transmettrait les produits de la combustion par une série d'ouvertures dans les carneaux de la chaudière à vapeur, au lieu des foyers ordinaires où une grande partie de la chaleur développée se disperse par le rayonnement. L'enceinte et la voûte une fois échauffées, la totalité de la chaleur dé-

gagée par la combustion serait entraînée par les gaz, qui pourraient ne renfermer que peu ou point d'oxygène libre. L'effet utile considérable qu'on retire des flammes perdues des fours à coke donne

lieu de penser qu'on obtiendrait un bon résultat de cette innovation, qui permettrait en outre de diminuer et même de supprimer la production de la fumée. Je terminerai ce qui concerne la fabrication du coke dans les fours en faisant remarquer les différences que présente le procédé de la carbonisa-

tion de la houille avec ceux de la carbonisation ,du bois en meules. Dans l'un et dans l'autre cas, la carbonisation s'opère à l'aide de l'introduction d'une quantité d'air limitée au milieu du combus(i) Sur les moyens de brûler la fumée. (Annales des mines, t. XI, 4° série. )

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duits de la distillation se brûlent en très-grande partie par l'oxygène atmosphérique et développent ainsi la chaleur nécessaire pour effectuer la carbo-

nisation. Quand on carbonise, au contraire, le bois dans des meules, c'est le charbon déjà formé qui brûle ; les produits de la distillation du bois se dégagent, sinon en totalité, du moins en très-

grande partie, sans altération (1). On peut facilement assigner la cause de ces différences. Le coke est en effet moins combustible que les produits hydrocarbonés de la distillation de la houille. Les produits de la distillation du bois, très-chargés

d'eau et d'acide carbonique, sont au contraire moins faciles à brûler que le charbon. Le charbon

brûle dans l'air quand la température s'élève à 230 ou 2400. Les produits de la distillation exigent une température presque rouge pour se cornbiner avec l'oxygène. Ces différences de combustibilité me paraissent de nature à expliquer les faits observés.

Résumé. On peut déduire des faits consignés dans ce mémoire les conclusions suivantes 10 Les gaz qui se dégagent des fours à coke renferment une proportion de principes combustibles

qui va constamment en diminuant du commencement à la fin de la carbonisation.

20 Plus des deux tiers de l'hydrogène contenu dans la houille sont brûlés pendant la carbonisa(1) Recherches sur la carbonisation du bois, (Annales

des mines , e série, t. III.)