Annales des Mines (1851, série 4, volume 19)
Page : Image 76
Révision de 5 avr. 2015 21:26:39, edited by 194.214.158.55
150 COMPOSITION MINÉRALOGIQUE ET CHIMIQUE
La diorite de Fondromé est entourée par un granite généralement grenu, et à l'extrémité de l'étang il n'est pas rare de trouver des échantillons réunissant le granite et la diorite schistoïde sur
lesquels les deux roches sont séparées l'une de l'autre d'une manière très-nette. Comme la diorite schistoïde de Fondromé est bien caractérisée et que des diorites absolument semblables s'observent dans un très-grand nombre de localités, j'ai pensé que son analyse présenterait de l'intérêt. 2,945; cette densité Elle a une densité de qui est assez élevée indique que la hornblende y est très abondante ; en effet au premier abord cette diorite de Fondromé semble presque entièrement formée de hornblende ; mais quand on l'examine clans des cassures perpendiculaires à la schistosité, on observe des lamelles feldspathiques qui sont surtout très-visibles lorsque la
roche a été exposée à l'air et lorsque son feldspath a pu blanchir par la kaolinisation : on voit alors que cette diorite a une structure microscopique,
mais entièrement cristalline. Elle ne contient d'ailleurs pas de quartz. L'analyse que j'ai faite, secondé par M. Paufert, a donné : 48,5o
Silice Alumine.
17,10
16,26 Protoxyde de fer. . . . Protoxyde de manganèse. traces. Chaux 7,99 6,10 Magnésie (différence) . 2,20 Soude ..... . . . . . i,o5 Potasse o,8o Perte au feu.
Somme. .
.
. = 100,00
DES ROCHES DES VOSGES.
151
On peut remarquer que la teneur en silice de cette diorite est égale à celle de la diorite orbiculaire de Corse, qui est du reste beaucoup moins riche en hornblende (i).
Diorite de Rothau. J'ai examiné une roche de Rothau qui se rapporte à une variété de diorite. L'échantillon que j'ai essayé a été pris au-dessus des premières maisons qu'on rencontre à Rothau en venant de Fouday ; il présentait un type assez répandu dans toute cette partie des Vosges. Il avait
une couleur verte assez claire et une structure schistoïcle; il était extraordinairement tenace. Il ne faisait effervescence ni avec l'acide acétique, ni avec l'acide chlorhydrique. Sa perte au fe'u était de-. 0,67. J'ai trouvé qu'il contenait : silice... 50,83 chaux... 6,57. Il renfermait du reste des alcalis. Cette roche de Rothau a à peu près la même teneur en silice que la diorite schistoïde de Fondromé , mais elle en diffère cependant beaucoup; elle se décolore en effet par une ébullition prolongée avec l'acide chlorhydrique, on voit alors qu'elle
est presque entièrement formée par une pâte pétrosiliceuse dans laquelle il y a quelques rares aiguilles de hornblende qui ont résisté à l'action dé l'acide et qui se détachent très-bien de la pâte à laquelle elles donnent une structure porphyrique : la couleur verte de la roche doit donc, pour la plus grande partie, être attribuée à un silicate vert qui a cristallisé en lamelles ou en fibres mi(1) Annales de chim. et de phys., 3e série , t. XXIV.