Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1851, série 4, volume 19)

DU CHILI.

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faits indiquent que la réaction de la force intérieure contre la croûte solidifiée ne cesse pas' d'agir sur le sol du Chili , que ses nombreuses' failles, son état accidenté et disloqué.rendent moins propre que tout autre à résister à cette force.

Cependant, malgré cette apparente confusion dont j'ai parlé plus haut, si l'on suit la chaîne des Andes du Nord au Sud, ou si l'on traverse plusieurs fois le Chili de l'Ouest à l'Est en remontant ces grands ravins qui portent à la mer les eaux de la Cordillère, et dont quelques-uns parviennent, après de nombreux détours, presqu'a la ligne de faite, ravins dont les parois déchirées et fréquemment coupées à pic permettent d'observer sans obstacles la succession des terrains et les diverses transformations de la roche : si même, à défaut de ces fentes naturelles, on marche perpendiculairement à la Cordillère en franchissant les cordons parallèles subordonnés à la chaîne principale , on reconnaît bientôt dans la disposition relative des roches ignées et des terrains stratifiés,

une régularité suffisante pour qu'il soit( facile de donner en peu de mots l'expression générale de la constitution géologique du Chili; tandis que s'il fallait entrer dans les détails et tracer la délimitation exacte de ces mêmes terrains, la nature accidentée du sol, le manque de chemins et la presque impossibilité de parcourir certaines localités arides et entièrement désertes, l'absence totale de bonnes

cartes et la difficulté de reconnaître, même approximativement , sa position au milieu d'un dédale de montagnes de toutes les formes, sillonnées

dans tous les sens par de profonds ravins, et dont l'aspect change presque à chaque pas, offriraient des obstacles insurmontables.

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Deux soulèvements granitiques sillonnent le Chili dans le sens de sa plus grande longueur, pa-

rallèlement à la mer. L'un, et c'est le plus puissant, car sa largeur moyenne est d'une quinzaine de lieues de la côte à l'intérieur, plonge rapidement sous l'océan, dont la profondeur à peu de distance de la côte est déjà très-considérable, ce qui permet par conséquent d'attribuer à cette chaîne granitique une hauteur réelle beaucoup plus grande que sa hauteur apparente; il se relève en quelques points et forme des récifs et des îlots

,granitiques habités par d'innombrables bandes d'oiseaux aquatiques dont les excréments accumulés constituent vers le Nord, où les pluies sont ex-

cessivement rares, ces dépôts de guano qui paraissent se former ou se renouveler avec assez de rapidité , et que l'on retrouve , plus puissants encore et plus riches en principes fécondants, sur la côte du Pérou, où il ne pleut jamais. L'élément principal est le granite, souvent décomposé jusqu'à des profondeurs considérables, circonstance à laquelle les montagnes qui bordent la côte doivent leurs formes généralement arrondies, et qui explique la présence, au fond de certaines vallées, d'énormes blocs granitiques détachés de la montagne voisine par les pluies ou les tremblements de terre, et que des voyageurs ont

confondu avec les blocs erratiques, tandis qu'en réalité on n'en rencontre aucun , dans toute l'étendue du Chili, qui mérite ce nom. Le granite est traversé par d'innombrables filons feldspathiques, quartzeux ou même granitiques qui proviennent sans doute d'actions ignées postérieures au soulèvement de la roche élémentaire, et aussi, dans beau-

coq), de,points parlirselons métaliques

Soulèvement granitique. Soulèvernent de la côte.