Annales des Mines (1851, série 4, volume 19)
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TERRAIN A LIGNITES
A l'embouchure du Bio-Bio, et faisant suite à la pointe de Tumbès, dont elles sont séparées par la baie de San Vicente, on voit des schistes analogues à ceux de Tu mbès et qui forment deux montagnes coniques connues sous le nom de Tetas du Bio-Bio. Au pied d'une de ces montagnes, sur le bord de la baie de San Vicente, j'ai remarqué une espèce de brèche à ciment porphyrique empâtant des morceaux de schistes et des galets de porphyre et de quartz blanc. Une brèche analogue se re-
trouve sur une assez grande étendue, enclavée dans le granite, en remontant le Bio-Bio, à 5 ou
6 lieues à l'Est de Concepcion. Les montagnes granitiques au pied desquels est bâtie cette dernière ville présentent des phénomènes de décomposition assez remarquables. Dans un point nommé la Torna , au pied d'une petite quebrada , à un quart de lieue de la ville, la masse entière de la montagne est décomposée et produit une argile micacée qui sert à fabriquer des briques assez grossières. Comme la décomposition s'est effectuée sur place, et que le kaolin impur qui en est résulté n'a pas été remanié par les eaux , la
structure de la roche est encore évidente, et on
peut reconnaître qu'elle se composait de feldspath
et de mica, de feldspath et d'amphibole, ou des trois substances réunies. L'extraction de l'argile met fréquemment à découvert des plans parfaite-
ment nets d'une couleur brun rougeâtre, et qui. avant d'avoir été altérés par l'air ou par le frottement ne sauraient être mieux comparées qu'à l'acajou poli les surfaces sont doubles et exactement appliquées l'une sur l'autre, et la structure de la roche décomposée est identique de chaque côté des deux plans que je considère comme des
DE CONCEPCION.
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surfaces de glissement dont la formation a été déterminée sans doute par une dislocation violente antérieure à la décomposition. Si maintenant on traverse leBio-Bio en face de Coneepcion,
on retrouve, depuis San Pedro jusqu'à la pointe Lavapie, des roches schisteuses qui disparaissent de place en place sous le terrain carbonifère et sous les alluvions, et qui, plus à l'Est, passent au granite. Leur nature est encore très-variée; tantôt ils sont micacés, ondulés, rougeâtres comme au Cerro de Villagran; tantôt argilleux et fendillés dans tous les sens comme à San Pedro. L'épaisseur de ce terrain est encore inconnue; les couches de lignites exploitées en divers points sont situées près de la surface du sol , mais elles reposent sur des couches de grès verdâtre que l'exploitation n'a pas traversées. Une seule tentative de ce genre a été faite au Moro, près Talcahuano, par la compagnie anglaise des bateaux à vapeur du Pacifique ; un puits a été creusé dans le grès, au-dessous de deux couches de combustible d'assez mauvaise qualité qui affleurent au bord de la mer sur une colline tertiaire de peu d'élévation : il a été poussé jusqu'à 20 011 25 mètres au-dessous du
niveau de la mer, toujours dans le grès; l'extraction des eaux devenant alors très-difficile, le travail fut abandonné. Dans certaines localités,
il est vrai, telles que l'île de la Quinquina, la
presqu'île de Collumo, on voit les couches reposer immédiatement sur le schiste ou sur le granite mais comme ces localités sont situées sur les extrémités du bassin, on ne peut juger par elles de la véritable puissance du terrain. Des couches d'un grès verdâtre, micacé, trèstendre , à grain plus Ou moins fin, constituent Tome XIX, 1851. 15
Terrain earbonifére.