Annales des Mines (1851, série 4, volume 19)
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448 EMPLOI DE LA HOUILLE ET DU COKE on réduit cette épaisseur, la section libre puisse ou doive même être réduite corrélativement.
La faible épaisseur recommandée par les ingénieurs autrichiens, n'a rien que de conforme -aux règles de la pratique des machines fixes on remarque même, depuis quelque temps , une réaction prononcée contre les fortes charges admises jusqu'ici dans les locomotives : plusieurs
mécaniciens marchent avec le feu bas et s'en trouvent bien. Combiné avec des charges fréquentes, ce mode est, dans beaucoup de cas, un des éléments essentiels des économies remarquables réalisées par plusieurs conducteurs de machines. La méthode consiste à partir avec ,un foyer bien rempli, à laisser le niveau s'abaisser jusqu'à Orn,20,om,3o ou o,4o au-dessus de la grille, suivant la charge et la vitesse , et à maintenir ensuite ce niveau à peu près constant en ajoutant fréquemment du charbon par petites closes. Mais (mec
la disposition actuelle des grilles, cette méthode n'est praticable que sur les chemi ns à profil peu acci-
denté(t ); en l'appliquant,sansautremodification, à (i) M. Mollard, ingénieur du matériel et de la traction au chemin de fer de Montereau à Troyes, a bien voulu, à ma demande, provoquer quelques essais comparatifs sur l'influence de l'épaisseur du combustible, tout en laissant aux mécaniciens (soumis d'ailleurs sur cette ligne comme sur toutes les autres au régime des allocations fixes avec primes et retenues) , la liberté d'action sans laquelle de semblables comparaisons ne sauraient être concluantes. Les mécaniciens qui pratiquent largement la marche à feu bas ont obtenu, pour moyenne d'un moisd'hiver, le chiffre de 61,02, tandis que pour d'autres, fidèles au système des fortes charges, cette moyenne s'est élevée à 81(4 1. Aussi commencent-ils à céder à l'évidence ; mais le chemin dont il s'agit est, par la faiblesse de ses rampes , très-favorable à ce mode de conduite du feu.
DANS LES LOCOMOTIVES.
449 des chemins présentant des rampes d'une longueur
et d'une inclinaison considérables, on s'exposerait à manquer subitement de vapeur. En général, le mode de.: conduite du feu est étroitement lié aux conditions du profil et du service, et c'est dans l'appréciation des ces relations que cOnsiste surtout l'habileté d'un mécanicien économe. La machine doit être maintenue constamment en vapeur, en évitant les deux écueils opposés, l'excès ou le défaut d'air. Tout indique, qu'avec les foyers pleins, la combustion des gaz est le plus souvent incomplète : l'analyse de ces gaz, l'étude des modifications qu'éprouve leur composition sous l'in-
fluence des variations d'épaisseur de la charge, et du degré d'ouverture del'échappement, serait d'une incontestable utilité (1). Avec une épaisseur réduite , et des charges rapprochées en conséquence, la combustion est plus complète et la contre-pr' ession plus faible. Mais on comprend difficilement que la réduction puisse être poussée aussi loin que l'indiquent les auteurs du rapport, et qu'une épaisseur. aussi faible permette à la machine d'utiliser sa surface de chauffe, de développer la puissance qui correspond à ses dimensions. La quantité de charbon brûlé, la quantité de chaleur produite dans l'unité de temps, dépendent , jusqu'à un certain point, de l'étendue totale des surfaces en contact avec l'air, mais la masse est un élément non moins . essentiel ; et
il y a, pour chaque espèce de
combustible, .une relation nécessaire entre cette masse et la quantité de vapeur à produire. Quand (i) Cette étude vient d'être entreprise au chemin de fer de Lyon par MM. Sauvage et Ebelmen.