Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1851, série 4, volume 19)

CIRCULAIRES. 8o6 Enfin, chaque feu de couleur doit être muni intérieurement d'un écran, pour qu'il ne puisse être vu à la fois que

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d'une seule direction, celle du cap du navire, et pour que la combinaison des feux de côté puisse donner un signal précis de la route suivie par le bâtiment. Le ministère des travaux publics a fait connaître, dans le temps, ces dispositions à MM. les préfets des départements maritimes, en les invitant à en assurer Péxécution. Il résulte des renseignements que ces magistrats lui ont transmis depuis lors, que les navires à-vapeur de la marine marchande sont aujourd'hui généralement pourvus de fanaux qui satisfont aux prescriptions-réglementaires. Sur quelques bateaux, cependant, "es feux en usage laissant encore quelque chose à désirer, j'ai pensé, avec la commission centrale des machines à vapeur, qu'il serait utile, pour guider les armateurs sur le choix des meilleurs appareils à employer, d'indiquer dans une circulaire le mode de fanal qui a été adopté par le ministère de la marifle, sur les propositions d'une commission spéciale qu'il avait chargée d'étudier cette matière. Ce fanal, dont le modèle a été exécuté conformément aux indications de cette commission, par M. ',étourneau, fabricant d'appareils lenticulaires pour les phares, se compose d'une lentille principale et de quatre anneaux, formant en tout cinq segments annulaires , analogues à ceux qui sont usités dans la construction des verres d'optique destinés aux phares. L'amplitude est, comme le prescrit l'instruction précitée , de 1 1 2° 3o' pour les fanaux des tambours, et de 225° pour le fanal qui doit être placé en tête du mât. Sur le côté opposé existe un miroir en glace, qui sert en même temps d'écran et de réflecteur. Ce miroir intercepte les rayons lumineux projetés vers l'arrière ; il les réfléchit, au contraire, vers l'avant, et rend ainsi la lumière plus intense dans cette partie de l'horizon. Le fanal est éclairé avec de la bougie. Ce mode d'éclairage est à tous égards bienpréférable.à l'emploi de l'huile, qui, entre autres inconvénients, ne permet pas de maintenir l'appareil dans l'état de propreté indispensable; l'huile salit les parois intérieures du fanal ainsi que le verre

d'optique, elle les recouvre d'une couche grasse et char-

807 bonneuse , laquelle altère l'éclat de la lumière. En outre, de nombreuses expériences ont montré que toutes les lampes sont sujettes à s'éteindre par les moindres brises. CIRCULAIRES.

Tous ces inconvénients sont évités par l'emploi de la bougie. Dans l'appareil de M. Létourneau , la bougie dont on se sert a un diamètre de o'n,o52 et une longueur de 0'1,16; elle repose sur une bobèche dirigée par trois guides ; audessous est fixé un tube dans lequel se trouve un ressort à boudin qui la pousse à mesure qu'elle se consume. A l'aide de cette disposition, la bougie brûle jusqu'à la fin ; elle

dure dix heures et résiste très-bien à l'impression d'un

vent même très-frais.

Tous les bâtiments à vapeur de l'État sont maintenant munis de ces fanaux, que le ministère de la marine a fait construire par M. Létourneau. Quant à l'installation des feux, elle ne présente pas de difficultés pour ceux des tambours. Mais il n'en est pas de même, dans certains cas , pour le feu qui doit être placé en tête du mât de misaine, par exemple, lorsque ce niât est pourvu d'un hunier ; on a reconnu que, dans ce cas pour fixer le fanal on serait forcé de l'attacher à une drisse,

ce qui l'exposerait à des chocs qui pourraient le briser lorsqu'il faudrait l'amener ou le hisser. De plus , ce fanal étant ainsi sujet à tourner sur lui-même, la lumière s'y écarterait à chaque instant de la direction convenable. On le remplace avec avantage, dans le cas dont il s'agit, par deux fanaux, chacun de 112' 3o' d'amplitude, construits comme ceux des tambours, et que l'on attache au-dessous de la hune, à côté des jottereaux. Ces deux fanaux, vus à une certaine distance du navire, même à moins de

trois encablures de l'avant, se confondent en un seul par l'effet de l'irradiation, et présentent de cette manière l'apparence d'un fanal unique. Ce dernier système s'applique exclusivement aux bâtiments qui n'ont pas de hunier.

Au moyen de ces dispositions, les prescriptions de l'arrêté du gouvernement, du di. octobre 1848, sont aisées à exécuter, et il est fort essentiel de tenir la main à ce qu'elles soient ponctuellement observées. Il convient d'ailleurs de remarquer que l'administration n'impose pas aux propriétaires de navires à vapeur l'obli-

gation de s'approvisionner chez tel ou tel fabricant des