Annales des Mines (1851, série 4, volume 20)
Page : Image 338
Révision de 10 févr. 2015 00:46:00, edited by Anonymes
678
BULLETIN.
répandu sur le littoral de l'Atlantique ; partout il a remplacé le- charbon bitumineux. Sa supériorité dans lés usines à gaz est un fait reconnu. Il s'enflamme plus lentement, il est vrai , et au début nécessite un ventilateur; mais il n'a ni odeur ni fumée, et cette qualité lui a valu d'être exclusivement employé pour le chauffage des habitations. L'expérience a démontré que pour la marine à vapeur. loo tonnes d'anthracite équivalent à i44 de charbon bitumineux sous un volume moindre d'un septième. Les débouchés ouverts aux anthracites sont Pour ceux du Schuylkill , le canal de Schuylkill et le Reading rail road , le premier d'un parcours de Io, milles et le second de 91; Pour ceux du Lehigh , le canal du Lehigh long de m. milles, celui de la Delaware, Go milles; Pour ceux du "Wyonning, Delaware et Hudson-canal 107 1/2 milles de longueur. Des ramifications se multipliant chaque jour viennent s'embrancher 'aux principales artères et forment anjourd'hui un total de 505 1/2 'milles de canaux et 255 milles de chemins de fer. La vie nouvelle apportée à ces contrées
naguère sauvages a doublé en quinze ans la population de la vallée du Schuylkill. Partout aux environs les terres se défi ichent , des villes s'élèvent comme par enchantement et un courant d'affaires incroyable à qui ne connaîtrait pas le caractère américain , a -déjà élevé le prix des terrains de tf,5o l'acre, à 8o, loo.et même 15o dollars, dans quelques localités. Mais le tarif de 18/i6 est venu arrêter cet immense développement de l'exploitation houillère de la Pensylvanie
en portant un coup mortel à. l'industrie Métallurgique de cet État, industrie qui, privée de la protection qui venait de lui être accordée, ne pouvait Continuer plus long-
temps, avec les désavantages de l'inexpérience, du liant prix de la main-d'oeuvre et de la rareté des capitaux, la lutte contre la concurrence anglaise. Néanmoins, de tontes les branches du commerce ck Pensylvanie et mêm'e des États-Unis, celle des anthracites promet le plus vaste avenir, à l'abri de toutes les éventualités de tarif et de guerre. L'espérance cl'Ufle prospérité prochaine soutient seule et stimule une incroyable activité dans l'ouverture de nouvelles voies de transport. AujOU1'-
BULLETIN.
79
d'hW, la presque totalité des charbons est consommée sur le littoral de l'Atlantique à Philadelphie , Boston, New-
York et Baltimore; tous les chemins et canaux sont dirigés vers l'Est. Mais bientôt la branche Nord de la Susquehanna sera entièrement canalisée et facilitera l'entrée des lacs Érié et Ontario, par Elmira , dans l'État de New,York ; oh pousse avec vigueur les travaux du chemin de fer de Pittsburg et l'achèvement du rail-road de Sumburg partant de Pottsville et longeant la branche Ouest de la Susquehanna : l'immense et incaleulable déb,cM..ché de l'Ouest par les lacs et les grands flenves sera ouvert alors aux anthracites. D'un autre côté , la région du Lehigh pour obvier aux glaces qui obstruent les canafg et arrêtent les expéditions pendant six mois de l'année , a conçu le hardi projet de faire franchir les montagnes Bleues par, un chemin de fer qui la reliera directement à New-York; ce rail-road se rattachera, à Williamsport, à la ligne de Pottsville, l'une des deux grandes artères qui , dans peu, ouvrira une ère nouvelle pour la prospérité de Philadelphie en lui attirant le commerce de l'Ouest aujourd'hui presque entièrement accaparé par New-York. Tableau du commerce d'anthracite de la Pensylvanie, 1820-19. Années.
Nombre
de tonnes.
1820
365
1821
1.073 2.240 5.823 9.541 35.536 42.545 60.315 72.302 107.815
1822 1823 1024 1825 1826 1327 1828 1829
Années.
1830 1831
1832 1833 1834 1835 1836 1837 1838 1839
Nombre de tonnes.
152.824 214.000 294.000 425.000 594.906 620 750 690.567
664..76
712.190 782.450
A,..c
1840
1841 1842 1843 1044 1845 1846 1847 1848 1849
Nombre
de tonnes.
80.Q.Q0A,
851.000 1.108.000 1.312.000 1.63 r.odô 2.023.600
2.343000 2.902 000 3.089.000 3,200.000
(Extrait d'une lettre adressé à M. le ministre des affaires étrangères, par M. de Vernon, gérant du consulat de France à Philadelphie, 18 juillet iMi.)