Annales des Mines (1852, série 5, volume 1)
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d'élasticité à la conservation du matériel, mais ce défaut est certainement compensé par la fixité donnée au joint, et par la facilité d'entretien de la voie ; le balast
lui-même, à moins qu'il ne soit en pierres cassées, paraît avoir une sorte d'élasticité qui compenserait, jusqu'à un certain point, la trop grande rigidité des supports. La véritable objection que l'on peut faire à ce système, c'est la fragilité de la fonte employée sans intermédiaire élastique entre le rail et le support ; cette objection est grave au point de vue de l'entretien et au point de vue des accidents ; les conséquences d'un déraillement pourraient devenir beaucoup plus sérieuses, sur une voie dont les supports seraient brisés avec une grande facilité par les roues des machines et des wa-
gons, que sur une voie ordinaire. C'est un point sur lequel l'expérience pourra seule prononcer ; mais il faudrait pour cela qu'elle fût faite dans des conditions moins exceptionnelles, moins favorables au succès du système, qu'elles ne le sont entre les mains de son inventeur.
La fixité du joint, dans ce système, est une chose incontestable, ainsi qu'on le reconnaît en faisant passer
à plusieurs reprises une machine sur un joint ; elle résulte de ce que le rail est encastré entre les deux oreilles du coussinet de joint comme dans un étau, et en outre de ce que les points d'appui adjacents, placés sur le même support, sont à une petite distance du joint. Ce système peut être appliqué uniquement pour consolider les joints, en conservant les traverses intermédiaires; mais les personnes qui ont l'expérience des supports en fonte et M. P. Barlow lui -même, ne recommandent pas ce mélange, qui rend la voie inégale, alternativement élastique et rigide. M. 'W. Barlow est inventeur d'une espèce de sup-
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EN 1851.
CHEMINS DE FER D'ANGLETERRE
ports en fonte qui tient le milieu entre le système de son frère et celui de Greave ; ces supports sont en fonte d'une seule pièce, en dos d'âne, creux et portant trois coussinets venus de fonte pour la pièce de joint et deux
seulement liour les parties intermédiaires ; les rails, de forme ordinaire , sont fixés dans ces coussinets au moyen de coins en bois ; le joint est encore consolidé par une sorte de clef en fer appliquée par le coin contre les naissances des champignons inférieur et supérieur, pour gêner le jeu des bouts de rail, mieux que ne le ferait un simple coin compressible. M. P. Barlow avait déjà posé au mois de mars 1851,
sur le South-Eastern, 98 kilomètres de simple voie.
Il calcule comme suit le prix comparatif de la double voie, établie soit suivant son système, soit sur traverses, avec cinq traverses par rail ; la longueur du rail est de 4m,57 dans les deux cas ; les calculs ont été ramenés au kilomètre : Voie du système P. Barlow.
Voie sur traverses.
fr.
fr.
Rails, 160',30 à 135,75 l'une. 21.441,60
Traverses créosotes, 2.186
à ri fr. ....... .
136t,73 à 133',75 l'une. i8.283,50
Supports en fonte, 174,02 à
19 033,45 10.935,96 b09`,375 5.941,75 Boulons et écrous, 5',59 à Coussinets, 56 t. à 106',25. 2 375,75 425 fr. 1.438,65 Chevillettes, 9.624 à of056 500,00 683.50 Entretoises, 2',50 à 200 fr. . Coins, 4.376 à 0f, 15G 6.990,30 Balast, 2.656m. C. à e,452. Balast, 4.751 in. C. à 2,,452 11.650,50
Total
. .
52 091,95
Total
47 183,00
D'après ce compte, l'économie serait de 4.9o8,95, soit environ 10 p. 100 en faveur du nouveau système. Cette différence est obtenue en réduisant le poids du rail, ce qui est justifié jusqu'à un certain point par la fixité donnée au joint et par le moindre écartement des points
d'appui qui sont au nombre de sept par rail de 4m,57 de longueur, savoir : trois pour le support de joint et quatre pour les deux supports intermédiaires, et en ré-