Annales des Mines (1852, série 5, volume 1)
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INFLUENCE DES PROGRÈS DES LOCOMOTIVES
Le plus remarquable des ouvrages de ce genre est celui qui a été exécuté pour le passage du Schützengra-
ben, que le chemin de fer traverse à une hauteur de 52 mètres (R, fig. et 2). L'épaisseur des murs, à la base,
atteint 12 mètres, et celle de tout le massif, mesurée Efrets do la
mise en Morue des
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grands remblais sur les ouvrages d'art.
horizontalement , 5 mètres. Un passage voûté a dû être ménagé dans ce massif,
pour recevoir le lit du torrent et un chemin d'exploitation des forêts voisines. Le berceau, horizontal et en plein cintre, a 7 mètres d'ouverture, 32in,7o de long et 9"',6o
de hauteur maximum sous clé. La voûte, construite en grès, a im,02 d'épaisseur. Les culées, de 5-,20 d'épaisseur, contre-butées par de gros murs en pierre sèche et par la masse du remblai, sont fondées sur le roc taillé en banquettes à une profondeur de 5m,25 à 9",6o au-dessous du sol (fig. 4, 5, 6).
Je cite cet ouvrage à cause des accidents qu'il a éprouvés et des craintes qu'il a fait naître, malgré les garanties de solidité absolue que semblaient présenter la faible ouverture de la voûte, sa flèche, son épaisseur et celle des culées, et la nature des matériaux. La hauteur de la charge au-dessus de la clé s'élève à2 elle n'atteignait encore que 17,5o quand on remarqua plusieurs indices d'écrasement dans les parements des culées et vers les reins de la voûte ; on at;
tribua d'abord ces épaufrures à une simple imperfection de la taille de quelques pierres. On suspendit les travaux;
des joints ne tardèrent pas à s'ouvrir à l'intrados vers la clé de la voûte, et des petits coins en fer, introduits dans ces fissures, tombèrent bientôt ; les éclats se multiplièrent dans les culées ; leur immobdité étant absolue, il fallut se rendre à l'évidence et reconnaître que les matériaux avaient été soumis à une charge excessive.
En effet , en sondant le massif des culées, on trouva plusieurs pierres entièrement écrasées.
SUR LE TRACÉ DES CHEMINS DE FER.
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Ces faits étaient observés en octobre 1847. A la fin de l'hiver, on acquit la certitude que la marche des dégradations avait cessé ; le dégel n'amena d'autres résultats que la chute des éclats détachés antérieurement : l'effet était produit.
La pression à laquelle les matériaux sont soumis dans une voûte avec très-grande surcharge, échappe à toute évaluation, même approximative. L'assimilation du remblai à un liquide de même densité conduirait, généralement, à une exagération d'épaisseur inadmissible. On n'a dès lors d'autre guide que l'exemple des constructions existantes ; encore l'influence de la nature du remblai , de la forme et du volume moyen de ses éléments est-elle fort difficile à apprécier. On doit admettre qu'une portion du remblai pèse de tout son poids sur sa projection horizontale, si sa base est complétement inflexible, ou si elle fléchit uniformément; mais si elle est inégalement compressible, le phénomène désigné sous le nom d'arc- boutement (et dont les observations faites sur le sable ont donné une idée encore vague et incomplète) intervient, et change le mode de répartition des pressions qui tendent à se distribuer sur les divers points de la base, à peu près proportionnellement à leur résistance à la compression. En se dérobant sous la charge, les parties les plus com-
pressibles la reportent, jusqu'à un certain point, sur les éléments plus résistants, au moins tant que ceux-ci ne sont pas répartis à des distances trop grandes relativement à la hauteur du massif; et le rétablissement
graduel de la cohésion dans celui-ci tend ensuite à rendre cette répartition définitive , à moins que les points surchargés ne cèdent à leur tour. Cet excès de charge, temporaire ou permanent, qui n'existe pas pour les liquides , peut quelquefois sans doute compenser, et peut-être même au delà, l'exagé-