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EXAMEN ET ANALYSE

Bonn (Prusse). La couleur de ce minéral est le jaune orangé : il présente, dans sa cassure récente, l'éclat du grenat résinite de Norwége connu sous le nom de colo-

phonite. Sa densité est supérieure à celle de tous les silicates connus : M. Bergemann l'a trouvée égale à 5,59; dans mes expériences , j'ai obtenu un nombre un peu moins élevé : 5,19.

Je n'ai pu l'observer encore qu'en petites masses amorphes, fendillées dans plusieurs sens et par cela même faciles à briser : sur certains points cependant, les échantillons montrent une structure compacte, à cassure résineuse. Il raye faiblement le verre. Chauffé

dans le tube ouvert, il perd sa transparence , prend une teinte plus pâle, décrépite quelquefois, et laisse dégager de l'eau neutre. Réduit en fragments grossiers et chauffe dans un creuset de platine enveloppé de deux

autres creusets de même métal munis de leurs couvercles, il perd son eau de combinaison et acquiert une

teinte plus foncée tirant sur le brun. A la flamme du chalumeau, il se décolore et reste infusible. Fondu avec le sel de phosphore, il se dissout et donne un verre qui

reste limpide et incolore tant qu'il est chaud, et qui devient laiteux et coloré en vert pâle après son refroi-

dissement. Fondu avec le borax, il donne un verre jaune orangé à chaud, qui perd sa transparence et ressemble à un émail blanc grisâtre lorsqu'il est refroidi ; si l'on ajoute un peu de nitre à la matière en fusion, elle prend une teinte jaune orangé qui persiste après le refroidissement. L'acide chlorhydrique attaque facilement le minéral

lorsqu'il est réduit en poudre fine, et le convertit en gelée.

Après avoir été calcinée, l'orangite n'est plus attaquable par l'acide chlorhydrique; mais l'acide sulfu-

DE: L ORANG1TE.

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rique , aidé par l'action de la chaleur, la décompose complètement. Dans plusieurs essais préliminaires je me suis attaché à isoler les différentes matières qui Constituent orangite. L'examen des caractères de chacune d'elles m'a amené à reconnaître que cette substance est essen-

tiellement composée de silice, de thorine et d'eau qu'elle contient en outre, mais dans une faible proportion, des oxydes de plomb, d'urane, de fer et de manganèse, de la chaux, de l'alumine, de la magnésie, de la potasse et de la soude. La thorine que j'ai extraite m'a présenté, avec une entière exactitude, les propriétés que M. Berzelius, dans son Traité de chimie, assigne à cette terre ; et j'ai ainsi acquis la conviction que l'oxyde de donarium annoncé par M. Bergemann n'était autre que de la thorine impure. D'après la description que M. Bergemann donne des propriétés de la don arme, on remarque en effet une presque identité de caractères entre_ cet oxyde et la thorine. Ainsi tous deux, après avoir été calcinés, cessent d'être solubles dans les acides chlorhydrique et azotique et ne

se dissolvent que par suite d'une longue digestion dans l'acide sulfurique chauffé. Tous deux sont également précipités, à l'état gélatineux, de leurs dissolutions acides par la potasse, la soude, l'ammoniaque, et sont insolubles dans un excès du réactif. Ils se dissolvent également bien dans les carbonates alcalins; ils sont également précipités de s leurs dissolutions acides par l'acide oxalique. Leurs sulfates dissous dans l'eau ont cette remarquable propriété de donner, par l'effet de l'ébullition dans une capsule de platine, un précipité floconneux, blanchâtre, qui se redissout lorsque la liqueur est refroidie.