Annales des Mines (1852, série 5, volume 2)
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GÉOLOGIE
DU PÉROU.
de plus de 3oo lieues, du cinabre, non pas sous la forme de filon, mais injecté, à l'état compact ou ter-
la plus importante de toutes, et dont la découverte et l'exploitation ont été la cause de l'accroissement de la ville de Hitancavelica , qui n'était dans l'origine qu'un petit village d'Indiens , et enfin la mine, aujourd'hui à peu près abandonnée, de Quirarquichi qui , à2 lieues vers le nord de Huancavelica. Avant d'entrer dans les détails relatifs à ces mines, il est nécessaire d'étudier
reux, dans les couches de grès et d'argile. Peut-être ce terrain avait-il, avant le soulèvement, une continuité absolue, abstraction faite des changements de composition qu'il devait présenter sur une aussi grande étendue; cela est même assez probable : mais alors il ne contenait certainement pas de cinabre. Celui-ci a dû
apparaître, à l'état de vapeurs, pendant ou après le soulèvement qui a relevé jusqu'à la verticale les couches
où on le rencontre, tandis que les lambeaux du terrain jurassique, brisé et repoussé dans tous les sens. s'écartaient les uns des autres ou éprouvaient , au contact des roches éruptives en fusion, un métamorphisme plus ou moins complet et se transformaient en porphyres bigarrés dans lesquels on ne retrouve plus ni fossiles ni aucunes traces de l'origine, de l'âge et la nature des couches qui les ont produits.
Ce qu'il y a de remarquable, en dernière analyse, dans les faits que je viens d'indiquer, c'est l'identité
la constitution géologique de la vallée de Huancavelica et des montagnes environnantes. La ville de Huancavelica est élevée, d'après Ulloa ,
de 3.810 mètres au-dessus du niveau de la mer. Elle est située au fond d'une vallée étroite et profondément encaissée qui remonte à l'ouest jusqu'à la Cordillère et descend à l'est vers la vallée cr Iscuchaca , dans laquelle elle aboutit à quelques lieues au-dessous de cette ville. A droite et à gauche, elle est bordée par les cou-
ches relevées du terrain stratifié secondaire, qui donnent lieu à des escarpements perpendiculaires de plus de 3oo mètres de hauteur. Le fond de la vallée, dans
les endroits où elle s'élargit un peu, est rempli par
géologique de tous les gisements de mercure du Pérou,
une alluvion moderne composée de cailloux roulés, mé-
leur situation sur le versant oriental de la première
langés de terre argileuse et de sable. Enfin, on y re-
chaîne des Cordillères et l'âge des couches qui les com-
marque un grand nombre de sources calcaires comme celles de la vallée de Pucarà et d' Iscuchaca et des dépôts de calcaire concrétionnés plus ou moins étendus. Ils remplissent presque toute la vallée depuis le pont
posent, lesquelles correspondent très - probablement aux assises supérieures du terrain jurassique. Ajoutons que, de même qu'à Pucarà , où l'assise de grès blanc imprégné de cinabre est supérieure à des assises trèspuissantes de grès carbonifère et fait partie de la même formation, dans la province de Huancavelica nous aurons occasion de constater la présence d'une couche de charbon très-bitumineux dans une mine de mercure. Les mines que j'ai eu occasion de visiter sont au nombre de trois : la mine de la Ventanilla , à 3 lieues vers le sud de Huancavelica; celle de Santa eirbara ,
Vallée de Huancavelica.
de iluancavelica jusqu'à une lieue au-dessous de la ville, et, tout en se produisant encore aujourd'hui , ils doivent avoir une origine assez ancienne, car ils forment
des assises de plusieurs mètres de puissance qui sont brisées et évidemment denivelées sur plusieurs points, comme si elles avaient participé aux dislocations du sol. Le calcaire qui les constitue est coloré en jaune par une certaine quantité d'hydrate de fer, et quelques-
Concrétions calcaires.