Annales des Mines (1852, série 5, volume 2)
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DES HOUILLES DE LA LOIRE.
DESCRIPTION ET CLASSIFICATION
7 6
Essence brute. Eau ammoniacale Gaz et pertes.
16 71
Coke.
100
Le gaz mesuré au compteur correspond à 8710-,75 par kilogramme.
M. Janicot ajoute que la condensation a été incomplète et qu'en réalité on peut estimer l'essence brute à un chiffre plus élevé. Le coke obtenu est extrêmement boursouflé, semblable à une ponce des plus légères. Il retient beaucoup moins de gaz que celui des houilles des Littes et de la Ricamarie.
Comparons ces résultats aux chiffres portés dans les tableaux qui donnent le résumé des analyses. Les deux houilles ont donné à l'essai fait clans la Cornue de verre : Houille Houille Bitume et goudron.. . . Eau ammoniacale Matières non condensées. Coke.
des LitteS. 15,7
4,6 13,5 66,2
100,0
I '29
que la seconde contient une proportion plus forte d'huiles
La moyenne de deux expériences a donné:
d'iveize. 12,2 1,3 17,4 69,1 100,0
On voit immédiatement que le coke des Littes, obtenu dans
l'opération faite en grand, doit retenir encore beaucoup de
matières bitumineuses, puisque, au lieu de 66 p. 100, on en a obtenu 76,7 p. 100, tandis que celui du Bois d'Aveize en retient beaucoup moins, la différence entre les deux rendements n'étant que de 0,0 2. Ge chiffre s'accorde avec la perte plus grande,
éprouvée lors de la distillation de la houille du bois d'Aveize. On
voit aussi que la proportion de.bitume, obtenue dans les opérations en grand, est bien loin de la quantité fournie par les essais de laboratoire. Dans le cas de la houille des Littes, c'est à peine la moitié. Cela vient en partie, au moins quant à la houille des Littes, des 10 p. zoo de matières volatiles que retient encore le coke. La houille du bois d'Aveize renferme 3,5 p. ioo de bitume de moins que celle des Liftes, et cependant, dans l'opération faite en grand, on en a obtenu autant, et on en aurait eu même davantage si la condensation avait été mieux opérée. Cette différence tient à la diversité de nature de la matière bitumineuse. La houille du bois d'Aveize est très-grasse, c'est-à-dire hydrogénée, celle des Littes, au contraire, plutôt maigre, c'est-à-dire oxygénée. Le bitume est par suite plus volatil, ou du moins la partie très-volatile est plus abondante dans la première, tandis
denses et de brai. Et comme on voulait surtout obtenir des huiles légères, on n'a pas poussé aussi loin la distillation de la houille des Littes.
Quant aux eaux ammoniacales, elles sont plus abondantes dans les opérations faites en grand, parce que les houilles menues, sur lesquelles on opère, sont toujours un peu humides, tandis que dans le laboratoire j'ai essayé des échantillons tout à fait secs. En distillant des houilles bien desséchées on aurait moitié moins d'eau, et par suite des eaux plus riches en ammoniaque.
Dans les usines à gaz, où l'on opère également sur des houilles menues humides, on obtient cependant des eaux plus riches en ammoniaque à cause de la température plus élevée des cornues à gaz : en général, plus la température est forte. et plus aussi est élevée non-seulement la proportion de gaz hydrogène carboné, mais encore celle de l'ammoniaque, du sulfure de carbone et de l'hydrosnlfate d'ammoniaque. Cela explique l'odeur désagréable des essences et huiles grasses extraites par distillation du goudron des usines à gaz, tandis que celles qui proviennent de la distillation directe de la houille, à une température peu élevée, sont relativement presque inodores. L'essence brute diffère en outre du goudron des usines à gaz
par une fluidité et limpidité plus grandes. C'est un liquide vert-olive par réflexion, brun par réfraction, moins dense que le goudron. L'essence brute des Littes laisse 0,30 de son poids de brai, tandis que le goudron de gaz en donne 0,75. Les eaux ammoniacales des Littes donneraient, après saturation, à peine n kilogrammes de sulfate par 100 litres et celles de la petite Ricamarie
- tandis que les eaux des usines à
gaz marquent 5 à 4° au pèse-sel de Beaumé et donnent jusqu'à 8 ou 9 kilogrammes de sulfate par hectolitre. Cependant, dans les deux cas, le poids de l'eau est le même , c'est-à-dire de 6 à 7 kilogrammes par 100 kilogrammes de houille. Ainsi donc, en distillant la houille à la chaleur rouge, il se produit trois à quatre lois plus d'ammoniaque qu'en opérant à une température peu élevée. Voici encore, pour terminer, quelques renseignements sur les produits des usines à gaz. A l'usine de Saint-Étienne, 1.000 kilogrammes de houille menue de la grande couche des Littes rendent: Coke. 16 hectolitres, pesant 41 kilogrammes l'an. 656 kil. Goudron 40 à 50 kil. Eau ammoniacale, marquant 2.,5 à 4" Beautné. 80 à 100 litres. Gaz
260 à 230 mètres cubes.