Annales des Mines (1852, série 5, volume 2)
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CONSTITUTION GÉOLOGIQUE
souvent ainsi qu'un quartier, qui s'est imposé les plus grands sacrifices pour creuser un puits, qui a coupé les plus beaux palmiers de ses jardins pour le boiser, voit les nouvelles plantations dépérir par le manque d'eau, au moment où elles arrivent à être productives, et quelques puits tarissent au bout de douze à quinze ans, sans que l'on puisse les nettoyer ou remplacer les boisages défectueux. Avantages
de la bonde.
Quelque remarquables que soient les résultats que cette méthode de creusement assure aux populations barbares qui l'exploitent, elle ne saurait supporter de comparaison avec les modes de sondage suivis en Europe pour les forages artésiens. La nature peu résistante des terrains ne présenterait, en effet, aucune difficulté à l'action de la sonde, et permettrait d'atteindre rapidement et sans dangers la nappe aquifère. En faisant suivre les outils de forage par une colonne de retenue et d'ascension, on franchirait facilement les sables qui obstruent constamment le bas du puits et diminuent la force ascensionnelle des eaux. Les assises de marnes aquifères et ébouleuses , les bancs de roches dures , de-
vant lesquels le R'iri avoue son impuissance, seraient facilement traversés , et l'on pourrait, en nettoyant les forages lorsqu'ils seraient encombrés par les sables, maintenir leur débit à la hauteur des besoins qu'ils seraient appelés à satisfaire. Pour les puits actuellement existants, dont la section a de om,7o à i mètre de côté, on descendrait jusqu'aux sables aquifères des cuvelages en bois ou en tôle, que l'on fixerait solidement aux parois du trou , et dont on déblayerait l'intérieur avec des soupapes appropriées. L'art du sondeur ouvrirait ainsi une ère nouvelle de richesse et de prospérité à tous les villages de l'Ouad R'ir, et l'introduction de nos méthodes de forage dans ces pays reculés serait un im-
DES ZIBIN ET DE L'OUAD 11'114.
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mense bienfait pour les populations actives et industrieuses de cette portion du Sahara.
La hauteur de Tuggurt , observée dans la partie supérieure de la ville, est de 54 mètres au-dessus du niveau de la mer, et les jardins qui s'étendent dans la plaine sont à 8 mètres environ en contre-bas, soit à 46 mètres. En se dirigeant sur Témaçin , on continue à suivre un
Témaçin.
terrain gypseux , peu ondulé, dont la partie basse est occupée par un marais salé, pour lequel j'ai trouvé une altitude de 44 mètres. La ville de Témaçin , dont l'im-
portance ne le cède en rien à celle de Tuggurt , est pourvue d'eau , ainsi que sa rivale, au moyen de puits forés ; ils paraissent même plus abondants, et les eaux vives circulent de toutes parts dans les jardins qui for-
ment, autour de la ville , un horizon de verdure. La profondeur des puits varie, comme à Tuggurt, entre 4o et 6o mètres.
La plaine du Sahara se poursuit, après Témaçin , avec ses faibles ondulations et ses marais salés jusqu'à la
limite de la région des oasis. La nappe artésienne se continue également dans la région du sud-ouest ; mais le niveau de la nappe aquifère se rapproche du sol. A Blidet Amer, village éloigné de six lieues de Témaçin, la hauteur des puits ne dépasse jamais 40 mètres. A °tiaregla , d'après le journal de voyage d'el Aïachi (1), la profondeur des puits est de 5o k' ama, et l'on traverse, pour atteindre la nappe, une marne que l'on appelle Hadjera Mousfah, ou pierre plate, qui livre passage aux eaux. La
k'ama dont il est ici question n'est point, ainsi que l'a avancé le traducteur d'el Aïachi, une brasse de im,65 de longueur, mais bien l'unité adoptée dans le creusement (1) Voyage d'el Aïachi, traduit par M. A. Berbrugger, p. 55.
Ouaregla.