Annales des Mines (1852, série 5, volume 2)
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DE M. ERICSSON.
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MACHINE A AIR CHAUFFÉ
l'action sur son volume est celle que j'ai indiquée. L'effet est le même que dans une balance oè le plateau chargé
du poids le plus lourd entraîne indéfiniment l'autre. Quand un système de pistons s'élève, l'autre s'abaisse, et de cette manière on équilibre les uns par les autres
les tiges et les pistons ; de plus, quand un cylindre d'approvisionnement se vide, l'autre se remplit, et conséquemment le réservoir d'air est toujours plein de gaz à la même pression.
Le jeu du calorique est aussi simple que celui de l'air. Le régénérateur, cette ruche aux millions d'alvéoles, dont les fils, si on venait à les développer, mesureraient 41 milles et demi et couvriraient une étendue superficielle de i.o i 4 pieds quarrés ( celle de quatre grandes chaudières cylindriques à vapeur de 4o pieds de long et de 4 pieds de diamètre) , le régénérateur remplit si
bien le rôle qui lui est dévolu que les thermomètres mis en Z et en X n'ont jamais accusé une différence de
température inférieure à 45o° F. et que les thermomètres en / et en m n'en ont jamais indiqué une qui fût supérieure à 5o degrés. Dans son trajet à travers le régénérateur, l'air reçoit donc une augmentation de tem-
pérature de 4500; les 5o degrés qui lui manquent pour que son action s'exerce dans les conditions voulues
lui sont fournis par le foyer K; cette action terminée, des 48o degrés acquis, ainsi qu'il. vient d'être dit, 45o sont repris par le régénérateur, instantanément comme
ils avaient été donnés, et l'air en quittant l'appareil emporte les 5o autres. Il est facile de calculer la dépense de combustible représentée par cette perte de 30 degrés.
Les pistons des cylindres d'approvisionnement' ont une siirface de 5.282 pouces quarrés ; l'étendue de la
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course de ces pistons est de 2 pieds, et chacun d'eux s'élève et s'abaisse trente fois par minute. La quantité d'air admise dans l'appareil est donc de 2.192 pieds cubes par minute ou de). 52.520 pieds cubes par heure. Le poids de l'air étant d'une livre environ pour 13 pieds cubes et demi, il en réSuite que 9.816 livres d'air tra-
versent l'appareil dans l'espace d'une heure. Or, une livre de charbon élève de 1. 100 degrés la température de Io livres d'eau, et, comme la chaleur spécifique de
l'eau est à celle de l'air clans le rapport de 26 à 100, une livre de charbon suffit pour élever de i. 100 degrés la température de 58 livres 4/10 d'air. La perte de 5o degrés observée équivaut donc à la perte d'une livre de 38,4 x 1.1o° charbon par -1. 408 livres cl air ou à celles 5o
de 6 livres 97/100 d'air qui traversent l'appareil dans l'espace indiqué d'une heure. La dépense de charbon par heure et par force de cheval devrait donc dans la machine de M. Ericsson être à peine supérieure à la dixième partie d'une livre. Cependant la machine actuelle consomme cinq à six fois plus de combustible, en moyenne une quarantaine de livres par heure, soit goo à h000 livres par journée de vingt-quatre heures de travail. La dépense maximum a été de 960 livres, sur lesquelles 168 seulement, moins du cinquième, ont été employées pour compenser la différence de température entre l'air froid et l'air refroidi. L'efficacité du
régénérateur, et c'est le point essentiel, a donc été bien constatée. Quant aux pertes dues au rayonnement et à la conductibilité, on est en droit d'espérer qu'elles
seront considérablement réduites à l'aide de perfectionnements faciles à imaginer. Il est évident aussi que l'importance de ces pertes doit être en raison inverse de la grandeur des machines.