Annales des Mines (1852, série 5, volume 2)
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DE L'ÉCOLE DES MINES.
TRAVAUX FAITS AU BUREAU D'ESSAI
nalyse , celle dont on pourrait attendre les meilleurs résultats comme pouzzolane.
L'argile rouge de Graville (n° 4) doit être très-peu modifiée par la cuisson, et par conséquent doit produire une pouzzolane très-peu énergique. Les deux calcaires analysés doivent donner : le pre-
mier, de la chaux assez grasse ; le second, au contraire, de la chaux assez hydraulique qui se rapproche un peu des argiles cuites. D'après ces observations, on peut présumer que la cuisson doit transformer les argiles 1, 2, 3 en des mélanges de silicates de chaux et d'alumine imparfaitement formés avec un excès de sable et d'argile inertes, tandis que le calcaire (7) donnera par la cuisson un mélange de silicate de chaux et d'alumine avec un excès de chaux et du sable restés sans action. On peut donc prévoir qu'en composant des mortiers de pouzzolanes artificielles faites avec les argiles 1, 2, 3, et de chaux 'grasse ou hydraulique provenant des calcaires
6 et 7, on réalisera à peu près des mélanges de ciments avec une proportion considérable de matières inertes ou nuisibles, mais qu'on s'écartera beaucoup des mortiers faits avec des pouzzolanes naturelles et des chaux plus ou moins grasses. Dans les premiers mélanges, la combinaison de silice, alumine. , chaux est déjà faite en grande partie par la cuisson de chaque matière; dans les seconds, la combinaison se fait presque entière en présence de l'eau.
Les considérations précédentes nous conduisent à une dernière observation relative aux mortiers faits avec les pouzzolanes artificielles. La plus grande partie
de la chaux ajoutée pour le gâchage restant inerte, conserve sa solubilité dans l'eau ; elle doit donc se sé-
parer progressivement des mortiers immergés, les rendre spongieux et hâter par là leur destruction, non
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pas seulement par diminution mécanique de la résistance , mais encore en permettant à l'eau de pénétrer plus profondément dans la masse, et aux sels qu'elle contient d'exercer plus vivement leur action. La terre à briques du Havre est employée principalement pour la fabrication de la pouzzolane artificielle; on la façonne en briques et on la cuit dans de grands
fours, dans lesquels la houille est disposée par lits entre les assises de briques ; après la cuisson, on fait un triage rapide qui sépare celles qui ne sont pas suffisamment cuites. Tout le reste est pulvérisé et employé ensuite comme pouzzolane avec un proportion assez variable de chaux et de sable. La proportion de chaux qui semble la plus convenable est celle de to à 15 p. loo en volume. M. Chatoney, ingénieur des ponts et chaussées au Havre, nous a adressé une série de huit échantillons, représentant les différents degrés de cuisson et classés
d'après leur apparence, suivant ce degré de cuisson. Dans le tableau suivant, qui donne le résultat de nos analyses, ces échantillons sont disposés dans le même ordre, le n° i étant le moins cuit et le n° 8 le plus .cuit. n. I. no 2. no 3. no 4. no 5. n. 6. no 7. Matières volatiles.
no
0,019 0,023 0,033 0,025 0,021 0,023 0,024 0,021 Eau. Ac. carbonique 0,130 0,085 0,093 0,105 0,090 0,020 0,007 0,010
Matières solubles { Singe. 0,074 0,090 0,116 0,114 0,124 0,190 0,170 0,215 par voie humide Alumine.. . 0,014 0,018 0,052 0,047 0,0,9 0,068 0,076 0,072 dans les acides et Chaux 0,160 0,220 0,177 0,185 0,145 0,140 0,154 0,180 dans les alcalis. Oxyde de fer. . 0,040 0,036 0,040 0,035 0,041 0,037 0.035 0,036
Matières insolubies, quartz et argile.
Quartz et silice. 0,472 0,-152 0,420 0,111 Alumine.. . 0,046 0,054 0,046 0,03:2 0,514 0,510 0,524 0,455 Chaux 0,016 0,016 0,010 0,014 0,980 0,994 0,967 0,996 0,934 0,988 0,090 0,389
La proportion d'acide catbonique de ces échantillons
est en relation avec celle de la silice et de l'alumine