Annales des Mines (1853, série 5, volume 3)
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MÈTHODE NOUVELLE
ira en s'atténuant, dans la plupart des cas, au profit des forges au charbon de terre.
Dans un avenir, qui peut être fort rapproché, les forges au bois des quatre subdivisions géographiques
situées à l'ouest du continent européen , ne devront donc, pour la plupart, compter que sur les tarifs de douane pour se maintenir devant la concurrence des forges au charbon de terre de Belgique et d'Angleterre. D'un autre côté, l'essor rapide que prennent, dans plu-
sieurs localités- de ces mêMes régions, les usines au charbon de terre, a déjà suscité une concurrence intérieure que les usines an bois soutiennent péniblement. En France particulièrement, cette concurrence est devenue si active, que le prix des fers n'y est plus réglé par le tarif imposé à l'admission des fers étrangers : la protection donnée par le tarif sera donc chaque jour de plus en plus compromise par la concurrence intérieure. 3. Résumé sur leS caractères de
En résumé, l'essor irrésistible des forges au charbon
la lutte engagée de terre menace d'une décadence prochaine la plupart en Europe, entre les deui catégo- des forges au charbon de bois du centre et de 1 occiriesd'usines;plan eidivisiondel'ou- dent, et par suite les exploitations forestières qui les vrage.
alimentent. Pour conjurer cette décadence, ces forges ne peuvent se confier seulement ni à la préférence qui est encore accordée à leurs produits par certaines classes
de consommateurs, ni à la protection qu'elles ont pu trouver précédemment dans les tarifs qui repoussent du marché national les fers étrangers. Elles doivent cher, cher des moyens de conservation dans une meilleure organisation économique, et surtout dans la modifica-
tion des méthodes de fabrication qu'elles ont suivies jusqu'à ce jour. Le but spécial de ce mémoire est d'exposer les faits et les principes qui peuvent guider les maîtres de forges et
POUR LA FABRICATION DU FER.
475 les propriétaires de forêts dans ces tentatives de réforme. Le point de départ des considérations qu'il y a lieu de présenter à ce sujet se trouve dans la comparaison des prix de revient des deux combustibles transportés à
une certaine distance des lieux de production, et des fers fabriqués, au moyen de ces mêmes combustibles, par les méthodes les plus perfectionnées que comportent les progrès les plus récents de la métallurgie. J'établirai successivement dans trois chapitres cette comparaison des deux combustibles et des deux groupes d'industries qu'ils alimentent.
Dans le premier chapitre, je calculerai le prix de revient du bois et du charbon de terre pour deux centres de population et d'industrie situés à égale distance des sources de production. Je déduirai les données techniques et économiques concourant à établir cette comparaison, de résultats observés dans les conditions les plus favorables que présentent en Europe soit
les massifs boisés, soit les mines de houille. On peut constater en effet que les forêts et les mines situées dans de telles conditions sont celles qui fixent le prix de vente des combustibles sur les principaux marchés. Dans le deuxième chapitre, je décrirai d'abord avec détail une méthode nouvelle pratiquée en Carinthie, et qui me paraît, entre toutes les méthodes adoptées jusqu'à ce jour, produire le fer au bois avec la moindre dépense de main-d'oeuvre et de combustible. J'indiquerai le principe des perfectionnements qu'il semble possible d'apporter à cette méthode, et je comparerai enfin le prix de revient des fers au bois ainsi obtenus avec le prix de revient normal des grandes usines au charbon de terre de l'Occident. Enfin, dans un troisième chapitre, formant la conclusion de cet ouvrage, je déduirai des faits exposés dans