Annales des Mines (1853, série 5, volume 3)
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POUR LA ÉAIRICATION DU PER.
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MÉTHODE NOUVELLE
petit affluent de la Draye: les pentes de ce ravin sont
tellement abruptes qu'on n'a pu tracer qu'à grand'peine, à côté du torrent, la route qui met la forge en communication avec le reste de la contrée, et particulièrement avec les diverses régions du district forestier. Les établissements eux-mêmes qui confinent en partie à la rive gauche de la Draye, ont du s'étendre le long du torrent jusqu'à une distance de 15o mètres. Au point le plus élevé, se trouvent les fours à ligneux, au pied d'un plateau où est établi le dépôt de bois ; audessous vient l'atelier de puddlage, composé de deux
fours doubles et d'un train de laminoirs. Près de la Drave enfin, se trouve la forge à fer marchand, comprenant trois fours à réchauffer, des fours à tôles et deux trains de laminoirs. On a atténué autant que possible les inconvénients qui résultent de cette division des établissements, en effectuant les transports intérieurs dans le sens de la pente du terrain. Cependant, on n'aurait pu y établir pour les transports et les reprises des bois et du ligneux les dispositions économiques que l'on propose pour la forge normale, représentée dans son ensemble sur la planche X. Le bois repris au dépôt est amené au moyen de charrettes à un cheval, près des fours à ligneux : la partie destinée
à l'atelier de puddlage est chargée dans ces fours à l'état même où elle a été apportée de la forêt, en brins ou en bûches dont la section varie de i o à 5oo centimètres carrés ; la partie destinée à l'atelier de réchauffage est préalablement fendue en fragments , dont la section ne dépasse guère 6o centimètres carrés. Le tout est chargé dans les fours, puis repris, après la conversion en ligneux, par des femmes qui, chaque semaine, exécutent, exclusivement à bras, cette double manipu-
lation sur une quantité de 5oo stères de bois, ou de
15o tonnes de ligneux. Le ligneux enfin, chargé sur des
charrettes à un cheval, est conduit et empilé dans les deux usines, près des fours où il doit être consommé.
La fonte amenée près des fours à puddler, y est traitée directement sans affinage préalable et convertie en loupes, auxquelles on donne successivement la forme de lopins sous un marteau frontal, puis celle de barres méplates dans un laminoir à cannelures.
Ces barres de fer puddlé brut sont découpées à la cisaille, puis transportées à la forge inférieure où elles sont réchauffées en paquets, dans des fours alimentés, de même que les fours à puddler, au moyen du ligneux. On étire ensuite au laminoir ces paquets, lorsqu'ils ont été portés à la température du blanc soudant, en barres de toutes formes et de toutes grosseurs, mais surtout dans les petites dimensions qu'on n'obtient qu'a grands frais dans les anciennes forges au bois de la Carinthie. Cette fabrication offre dans ses moyens mécaniques une identité presque complète avec les méthodes généralement adoptées aujourd'hui dans tous les groupes de forges au charbon de terre de la Grande-Bretagne et du continent, et il serait sans intérêt d'insister ici sur la description de cette partie de la méthode de Lippitzbach ; il en est autrement de la partie métallurgique de cette méthode. Les fours à ligneux qu'on y emploie, soit pour le puddlage, soit pour le réchauffage, diffèrent de tous ceux que j'ai vus fonctionner soit en Suède dans le Wermland , soit en Russie dans le bassin de la Haute-
Kama. La comparaison des résultats économiques prouve, d'ailleurs , que les fours carinthiens ont sur ceux de la Suède et de la Russie une énorme supériorité. Ce sont les fours carinthiens qui, dans l'état actuel de la métallurgie, devront être pris pour modèles par les districts forestiers où l'on appréciera la convenance de
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