Annales des Mines (1853, série 5, volume 3)
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EXTRAITS 678 gar ; à chaud, les sulfures déplaçaient l'acide carbonique sans
agir eux-mêmes sur la silice gélatineuse. Une dissolution de perchlorure de fer traitée par du carbonate de chaux ou par du carbonate de soude et chauffée à des températures variant de 3000 à 1600 a donné du ses quioxyde de fer anhydre ou de l'hématite rouge. L'hydrate de sesquioxyde de fer, mis en suspension dans de l'eau pure ou chargée de sel marin, et chauffé pendant le même temps aux mêmes températures, se déshydrate également. Les carbonates ont été obtenus par deux procédés différents. Dans le premier, appelé par double décomposition, on produisait hune température élevée, dans des tubes entièrement clos, la double décomposition d'un sel soluble et d'un carbonate neutre soluble ou insoluble. Dans le deuxième, appelé par précipitation, on précipitait un sel soluble dans un bicarbonate alcalin, en permettant à l'acide carbonique de se dégager lentement à une haute température. M. de Senarmont a obtenu par l'un ou l'autre de ces procédés des carbonates de magnésie, de fer, de manganèse, de cobalt, de nickel, de zinc ayant la même composition et à trèspeu près les mêmes caractères que les carbonates naturels. A la température de i60°, le chlorure de cuivre traité par une dissolution de bicarbonate de soude sursaturée d'acide, donne par précipitation de la malachite. A la température de 225° soutenue pendant dix-huit heures, le chlorure de cuivre traité par du carbonate de chaux, donne également par double décomposition de la malachite. Le sulfate de baryte récemment précipité se dissout à 250° dans son poids d'eau chargée de bicarbonate de soude et d'acide chlorhydrique : il se dépose ensuite sur les parois des tubes sous la forme de petits cristaux ressemblant aux cristaux naturels. Du fluorure de calcium récemment précipité a été enfermé dans un tube de verre avec une dissolution de bicarbonate alcalin et avec une ampoule contenant une quantité d'acide chlorhydrique insuffisante pour décomposer tout le carbonate ; en chauffant ce tube à 250' , il s'est formé de petits cristaux cubo-octaèdres de Spath fluor. M. de Senarmont a encore produit divers sulfures ; ainsi en chauffant à 150° dans des tubes scellés à la lampe, du réalgar artificiel et pulvérisé, avec une dissolution de bicarbonate
DE MINÉRALOGIE.
679 de soude, la dissolution du réalgar a été complète et il s'est déposé ensuite de petits cristaux semblables aux cristaux de réalgar naturel. Le sulfure d'antimoine hydraté ou le soufre doré étant chauffés à 250° dans un tube scellé contenant une dissolution de
bicarbonate de soude, donnent des aiguilles cristallines ayant la forme, la couleur et l'éclat du sulfure d'antimoine naturel. Le sulfure de bismuth obtenu par voie humide ne se dissout pas sensiblement à 200° dans le bicarbonate de soude, mais il se dissout dans les sulfures alcalins ; il se dépose alors sur les parois des tubes des cristaux aciculaires et gris sombre de sulfure de bismuth (1M2S3).
La pyrite de fer noire, amorphe, inaltérable à l'air sec,
inattaquable par l'acide chlorhydrique, se forme par la double décomposition du sulfate de fer ou du protochlorure de fer par le persulfure de potassium, à la température de 65° à 180°. Le manganèse sulfuré (MnS) se produit à l'aide d'un protosulfure alcalin et par double décomposition; il est sous forme d'une poudre noire, verdere et amorphe. Lorsqu'on emploie un persulfure alcalin, lise produit de la hauérite (111nS1). Le chlorure de cobalt et le persulfure de potassium donnent à 160° du cobalt sulfuré (Co'S'). Le nickel sulfuré (NiS) s'obtient au moyen d'un protosulfure de potassium, ou bien au moyen du polysulfure de potassium mélangé d'un grand excès de bicarbonate. La blende (ZnS) se forme toujours quel que soit l'état de sulfuratiou du sulfure alcalin. Le cuivre sulfuré (Cu2S) se produit quand on fait réagir à 2000, et en présence d'un excès de bicarbonate alcalin, un sel d'oxyde de cuivre sur des sulfures alcalins. La pyrite cuivreuse (CteS, Fe'S3) se forme lorsqu'on met en Présence, à 250° environ : i° un mélange de protochlorure de fer et de chlorure de cuivre ; co une dissolution de persulfure de sodium en quantité insuffisante pour décomposer les chlorures ; 3° un grand excès de bicarbonate de soude. M. II. de Senarmont a obtenu, en outre, divers arséniosulfures et antlmonio-sulfures. Ainsi, par exemple, le mispikel (Fe As2-I-FeS') se forme en précipitant des sels de fer par
le sulfo-arsénite de soude en présence d'un excès variable de bicarbonate à des températures comprises entre 3oo et 35o°; il se forme aux mêmes températures par la réaction d'un excès