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Annales des Mines (1853, série 5, volume 3)

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GRAUWAKE.

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qui forme une assez grande partie de cette roche est le feldspath analysé sous le n° I, p. 753.

Il. Grauwake globuleuse de la carrière de Thann. Elle est semblable à celle de la fig. 6, Pl. III. Sa structure est globuleuse , porphyrique et bréchiforme : les contours de ses frag. ments sont très-confus. Elle contient des cristaux de feldspath blanc verdâtre, une pâte feldspathique verdâtre, du mica vert noirâtre, quelques grains de quartz et des carbonates, notamment du carbonate de fer brunâtre qui s'est développé dans ses cavités. L'analyse du feldspath qui forme ses globules a été donnée sous le n° II, p. 753.

III. Grauwake de la carrière de Thann. Elle est vert clair, à structure porphyrique et bréchiforme. Elle contient quel-

ques fragments de pétrosilex gris-brunâtre. Elle fait une effervescence lente avec l'acide chlorhydrique, et elle est mélangée d'une très-petite quantité de carbonate à base de fer. De petits cristaux de feldspath blanc se détachent bien de sa pâte ; leur analyse a été donnée sous le n° III, p. 753. 67,50 20,00

Silice.

Alumine et oxyde de fer. . . . Protoxyde de manganèse.. . . traces. Chaux. Magnésie

Soude et potasse (diff.)

..... .

5,09 9.25 5,16 30.0

62,25 22,70

65,95 22,50

traces. traces. 9,55 1,10 7,67 3,75

1,70 3,92 5,73 2,90

. Perte au feu. . Si l'on compare la teneur en silice des feldspaths I, II,

III (p. 755) , à la teneur en silice moyenne des grauwakes I, II, III (p. 760) , dans lesquelles ces mêmes feldspaths se sont développés, on voit que ces teneurs en silice ne sont pas égales entre elles ; la teneur en silice de la grauwake est en effet, tantôt plus grande et tantôt plus petite, que la teneur en silice de son feldspath. Bien que la teneur en silice de la grauwake soit généralement plus petite que celle des granites (1), le feldspath de la g rauwake a une teneur en silice qui est égale ou même plus grande que celle du feldspath des granites.

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La teneur en alcalis de la grauwake est d'ailleurs plus petite que celle de son feldspath, et c'est ce qu'il était facile de prévoir, puisque les alcalis se concentrent

toujours dans le feldspath ; mais, de plus, le rapport des alcalis de la grauwake aux alcalis de son feldspath est très-variable ; car ce rapport, qui s'abaisse à o,46 pour la grauwake I, s'élève, au contraire, à 0,79 pour la grauwake II.

La différence qui existe entre la composition chimique d'une grauwake et celle du feldspath qui s'y est développée est très-importante à signaler ; en effet, j'ai démontré dans des recherches antérieures que la teneur en silice d'un porphyre à base de feldspath du sixième système est à peu près égale à celle de son feldspath ;

or on vient de voir qu'il n'en est pas de même pour une grauwake ; la teneur en silice de son feldspath paraît dépendre uniquement de celle de la roche au point même où le cristal s'est développé. Il est du reste facile de se rendre compte de cette anomalie en remontant à l'origine même des deux roches ; car un porphyre, proprement dit, forme des filons qu'il a nécessairement remplis à l'état fluide : par conséquent il était homogène. Une grauwake forme, au contraire, des couches qui ont conservé leur structure arénacée, schistoïde , hréchiforme , des couches dans lesquelles on retrouve non-seulement des végétaux, mais même des fossiles par conséquent la grauwake n'a pas été amenée à un

état fluide qui lui permît de devenir homogène. Les différences qu'une grauwake et un porphyre présentent dans leur composition chimique résultent toutes de cette différence d'homogénéité.

Les grauwakes que j'ai décrites plus spécialement jusqu'à présent avaient la structure porphyrique; de plus

leurs cristaux de feldspath étaient assez gros et assez Annales des ruines, 5* série, t. In, p. 384 et 596.