Annales des Mines (1853, série 5, volume 3)
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BULLETIN.
BULLETIN.
le platine, la houille et l'anthracite. L'arrondissement de Nertchinsk possède des mines d'étain, de cinabre et de zinc ; mais
de l'industrie pour accroître la production du fer. Néan-
en raison de leur éloignement et de leur pauvreté, on n'en poursuit point l'exploitation. Du reste, les mines d'Onone ont produit 2.5 ponds d'étain en 18115.
Fer. Le fer est livré par des forges de la couronne et des particuliers. Les premières, principalement destinées à subvenir aux fournitures de la couronne, produisent annuellement jusqu'à 2 millions de ponds de fonte. Sur cette quantité, une partie s'emploie pour la fabrication des appareils et machines, ainsi que pour les approvisionnements nécessaires aux usines ; un
peu moins d'un million de ponds est attribué au service des ministères de la guerre et de la marine; le reste, à peu près un quart du produit total, est affecté à la vente. Les forges de particuliers ont, pendant la période décennale 'de 1840-185o, élaboré, en moyenne annuelle, 11.088.000 ponds de fonte, desquels il a été obtenu aussi en moyenne, près de 7.370.000 ponds de fer par an. De la sorte, la production annuelle de la fonte s'élève à '3 millions de ponds. Ce nombre se répartit ainsi : Les quatre cinquièmes, savoir : 0.5 50.000 pouds proviennent des forges de quatre gouvernements (Perm, Orenbourg, Viatka et Vologda) , que l'on connaît sous la dénomination générale de Forges de l'Oural. Neuf gouvernements, situés aux alentours de celui de Moscou (Kalouga, Nijni-Novgorod, Tamboff, , Vladimir, Riazan, Toula, Orel, Penza et Kostroma), ont fourni 2.216.000 ponds, produits par des forges de particuliers.
Enfin, 540.000 ponds ont été livrés par les forges de la couronne des arrondissements d'Olonets , de l'Altaï et de Nertchinsk.
Pendant les dernières années, la fabrication de la fonte et du fer s'est constamment accrue. Ainsi, de 1838 à 185o, si l'on divise cette époque en deux périodes. égales de six ans cha-
cune, on trouve que la production moyenne annuelle a été comme suit : 1838-1894 Fonte
Fer.
1844-1850 Fonte
Fer.
10.481.000 pouds, 6,926 000 11.682.600 7.7 lo.000
C'est, en faveur de la dernière periode , un progrès de 1/2 p. 100.
Les résultats qui précèdent indiquent clairement les efforts moins , le besoin qu'on en ressent dans l'intérieur de l'empire augmente si rapidement, que malgré l'importation croissante de cet article du royaume de Pologne et du grand-duché de Finlande, malgré aussi l'affaiblissement notable de l'expor-
tation qu'on en fait à l'étranger, le prix du fer a haussé dans les provinces centrales. Cette hausse, dans la période quinquennale de '838 à '843, a été, pour le fer en barres, de 2 copecs d'argent par poud. Elle paraît bien plus sensible encore par la comparaison des prix de bourse de la foire de Nijni-Novgorod, qui met annuellement en vente de 3 ifs à Li millions de ponds de fer de l'Oural. Sur le lieu même de la foire, les prix dépassent rarement un rouble par pond, tandis qu'a l'intérieur ils s'élèvent à 2 roubles et plus. Ceci tient aux difficultés du transport par la défectuosité des voies de communication, aussi bien qu'à la nature du commerce, qui s'effectue par un grand nombre d'agents intermédiaires. Or la cherté du fer dans la plupart de nos gouvernements, et surtout dans ceux de l'Ouest et du Midi, fait que la consommation de
cet auxiliaire si indispensable de l'industrie est loin de s'y proportionner aux besoins réels et au chiffre de la population. Combien ne connaît-on pas de localités et même de pays entiers, où le paysan ignore l'usage de ferrer ses instruments de labour, ses chariots et jusqu'à ses chevaux ! L'intérêt public exigerait donc que le fer devînt plus accessible aux consommateurs de la classe agricole. On ne peut y parvenir qu'en réduisant le prix sur ce métal et en accroissant sa production. Ce résultat, à son tour, ne saurait être obtenu
que par l'introduction, dans la fabrication, du combustible minéral. En effet, l'emploi exclusif du bois dans nos usines entrave d'une manière invincible le développement ultérieur de l'industrie du fer. Toute mesure qui tendrait à l'activer aurait, dans les conditions actuelles, pour suite immédiate, de hâter le dépeuplement des forêts, dont on ressent déjà le manque sur beaticoup de points ; il existe un grand nombre d'usines qui sont obligées de tirer leurs approvisionnements de combustible de distances de 100 verstes et au delà. D'ailleurs,
l'expérience vient à l'appui de ces considérations. Nonobstant
les améliorations réalisées dans l'entretien des forêts et les procédés techniques de fabrication, depuis 1795, où l'exporta-