Annales des Mines (1853, série 5, volume 4)
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BUT ET MOYENS D'EXÉCUTION
DES CARTES AGRONOMIQUES.
Ailleurs on n'a pu en obtenir aucun résultat avanta-
rizontales pointillées, les argilocares par des hachures inclinées de droite à gauche, les arénocares par des ha-
gera. Les explications les plus diverses et les plus con-
tradictoires ont été données sur sa manière d'agir, et cette question est loin d'être complètement éclaircie. L'opinion qui paraît le plus en harmonie avec l'ensemble des faits connus est celle de M. Boussingault. Ce savant admet que le plâtre n'agit pas comme substance immédiatement assimilable, mais en introduisant de la chaux
dans le sol. Il se produit par l'effet de doubles décompositions du carbonate de chaux qui étant à l'état naissant et très-divisé est pour cela d'une absorption facile. C'est parce que le carbonate de chaux assimilable se
trouve en quantité sensible dans certains terrains et manque empiétement dans d'autres que l'action du plâtre paraît être aussi inégale (1) . Je désignerai par le nom de gypsophiles (2) les terres auxquelles cette substance convient comme amendement chimique.
En résumé, on peut distinguer cinq sortes de terres amendables, savoir : les terres argilocares, arénocares , humifères, ealciphiles et gypsophiles. Cette classification,
insuffisante peut-être pour quelques localités, m'a paru cependant devoir convenir à la plupart des cartes agronomiques. Il me reste à parler des moyens les plus propres à les indiquer graphiquement. J'ai donné la préférence aux lignes pointillées et aux hachures diversement inclinées. Ainsi, je représente les sols humifères par des lignes hoCette opinion de M. Boussingault est basée sur le résul-
tat de ses analyses. Il a trouvé que le trèfle, sur lequel le plâtre a, comme on le sait, une grande influence, renfermait moins de sulfate de chaux que d'autres récoltes , comme les navets, qui ne sont jamais plâtrées ; que d'un autre côté le trèfle était une des plantes qui renfermait le plus de chaux unie à divers acides végétaux. (Économie rurale, II.) Qui aiment le gypse.
chures inclinées de gauche à droite, les calciphiles par des
hachures verticales et les gypsophiles par des hachures horizontales ; enfin les terres qui appartiendraient à la fois à plusieurs des classes précédentes, par la combinaison des hachures propres à chacune d'elles. Quant aux terres inamendables , le système le plus simple est de n'employer pour elles aucune espèce de signes.
Ainsi qu'on l'a dit plus haut, il est important d'indiquer sur une carte agronomique la nature des sous-sols géologiques, à cause de leur liaison avec la qualité des terres. L'influence des sous-sols tient surtout à leurs propriétés physiques. Ainsi, une roche perméable en petit, Celle qu'un grès fin à texture lâche, retient longtemps l'humidité et la cède peu à peu à la terre superposée, à mesure que celle-ci se dessèche. C' est comme une
éponge humide qui entretient dans un état de fraîcheur continuelle les corps avec lesquels elle est en contact. Si le sous-sol est une roche compacte, mais perméable
en grand par suite de fendillements nombreux, il se produit un effet tout contraire ; la sécheresse constante du sous-sol détermine celle du sol. La facilité plus ou moins grande avec laquelle une roche sous-jacente se désagrège a surtout une grande influence sur la végétation. Quand les détritus sont nombreux, la terre végétale a une grande épaisseur et son pouvoir hygrosco-
pique est considérable. Les prairies naturelles et la plupart des cultures peuvent y prospérer. Si le sous-sol, à raison de sa compacité et de sa dureté, fournit très-
peu de détritus, il en résulte un sol maigre, presque toujours couvert de bois. La friabilité plus ou moins grande des roches a para si importante à M. Thur-
Classification
des sous-sols.