Annales des Mines (1853, série 5, volume 4)
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DES CARTES AGRONOMIQUES. -
BUT ET MOYENS D'EXÉCUTION
man (1) qu'il en a fait la hase de sa classification des terrains considérés dans leur rapport avec la botanique. Ainsi, il les divise en engéog ènes ou facilement désagrégeables et en disgéogénes ou difficiles à désagréger. Ces deux grandes classes comprennent ensuite plu-
sieurs sous- divisions , suivant que les détritus produits sont plus ou moins argileux ou plus ou moins sablonneux. Cette classification a l'inconvénient d'être trop artificielle ; elle n'indique pas toutes les propriétés des sous-sols qu'il est utile de connaître. Je pense qu'il vaut mieux désigner les roches par leur nom minéra-
logique suivi de quelques épithètes propres à faire ressortir leurs caractères les plus saillants , en employant par exemple les mots de calcaire compacte, massif ou fendillé , de marne argileuse , de grès friable , etc. L'adoption de pareilles dénominations, en faisant
connaître d'une manière précise la nature des roches sous-jacentes, augmentera beaucoup l'utilité des cartes minéralogiques agronomiques. Car, ce n'est pas seulement à l'agriculteur que celles-ci fourniront des
renseignements précieux, mais encore à l'ingénieur pour une foule de travaux- En effet, pour construire des chemins de fer ou des routes ordinaires, pour creuser des canaux, percer des tunnels, ouvrir des tranchées , etc., il est indispensable de savoir quelles roches on rencontrera au-dessous de la terre végétale.
Les cartes géologiques, les seules que l'on puisse consulter aujourd'hui pour cet objet, ne fournissent que des données incertaines et incomplètes ; car on sait que le même terrain considéré géologiquement, peut
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Indépendamment de la nature minéralogique d'un sous-sol, il convient d'indiquer par des signes particuliers s'il est distinctement stratifié, si les couches
sont inclinées, et, dans ce cas, de quel côté elles plongent. Ces diverses circonstances de la stratification,
loin d'être indifférentes, sont au contraire très-utiles à connaître.
La classification des sous-sols étant basée sur leur nature minéralogique, leur nomenclature doit nécessairement être très-variable suivant les localités. Dans
le département de l'Isère, tous les sous-sols m'ont paru pouvoir se rapporter aux roches suivantes 10 argile plus ou moins marneuse ; 20 graviers et cailloux ; 5° sable et grès friable ; 4° calcaire compacte ou grenu en grande masse ; 5° calcaire marneux solide
6° marne calcaire friable et schiste argilo-calcaire ; 70 schiste argileux et roches micacées schisteuses ; 8° roches granitiques. Il sera facile de désigner ces divers sous-sols sur la carte, en leur 'appliquant des teintes particulières, et même rien n'empêchera, en ajoutant des lettres, d'indiquer leur étage géologique, ce qui achèvera de donner une idée très-complète de la constitution minérale du pays. L'indication des substances minérales pouvant servir d'amendements est un des renseignements les plus importants que puisse offrir une carte agronomique, et il
appartient surtout aux ingénieurs des mines de le fournir ; car cette étude rentre tout à fait dans leurs connaissances spéciales. L'emploi des amendements très-répandu en Angleterre, en Allemagne et dans tous
offrir, suivant les localités, une constitution minéra-
les pays où l'agriculture est avancée, est encore peu
logique très-différente.
connu en France. Dans les localités où leur usage s'est introduit , il est d'une date peu ancienne, et cependant on a déjà pu en apprécier les avantages. Ce n'est que
(1) Essai de Phytostalique appliquée à la chaîne du Jura, tome I, page 95.
Amendements minéraux.