Annales des Mines (1853, série 5, volume 4)
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EXTRAMON DU CUIVRE
sulfate de soude auquel j'ai ajouté encore de la chaux et des laitiers de la fonte crue; dans un autre mélange, je n'ai ajouté que ces derniers fondants. Dans le pre-
mier cas, nous eûmes Si kilogrammes de matte de cuivre ; cette matte contenait du reste la même quantité d'argent et de cuivre que la matte obtenue sans addition de sulfate de soucie, et on a constaté par les expériences suivantes que ce produit, obtenu par la fonte avec le sel, était plus apte à se séparer du cuivre qu'il contenait. La matte de cuivre argentifère, après avoir été cassée en petits morceaux, a été grillée dans un poêle, mais avec peu de succès, parce que tous les morceaux de la matte ne pouvaient pas être mis en contact avec l'air, et la décomposition elle -même fut incomplète. Je me voyais donc obligé de réduire la masse en poudre avant de la soumettre au grillage. Cette opéra-
tion ne réussit pas à l'air libre ; ce qui m'engagea à griller la matte de cuivre réduite en poudre dans des fours à réverbères, où on est facilement maître du feu et où on peut mieux suivre la marche de l'opération. Mais alors il n'était pas facile de surmonter quelques difficultés de manipulation qui paraissent insignifiantes, et qui exercent cependant une grande influence sur la réussite. Dans le commencement de l'action, on tâchait d'élever
la température bien faiblement pendant qu'on râblait la matte de cuivre avec des rateaux en fer jusqu'à ce qu'elle commençât à brûler : puis on entretenait le feu au même point, en râblant légèrement la matte de cuivre une fois par heure. Un pareil grillage durait de S à io heures. Après avoir laissé la matte grillée se refroidir, on la jetait dans un baquet rempli d'eau ; on obtenait une dissolution qu'on décantait dans un autre baquet en bois, où étaient placées de petites barres de fer. Cette opération fut répétée trois fois, après quoi le
DES MATTES PLOMBEUSES.
cuivre noir précipité fut fondu dans un creuset ordinaire. La portion de la matte de cuivre grillée qui ne s'était pas dissoute dans l'eau ne contenait presque pas de soufre, mais elle contenait encore une quantité notable de cuivre. Pour l'extraire j'ai utilisé un petit four à deux soles superposées qui se trouvait dans le labora-
toire. J'ai chargé la sole inférieure de 3,5 de matte de plomb et la sole supérieure du résidu de la matte de cuivre grillée. Le soufre qui s'échappait de la matte de plomb se combinait avec l'oxygène et en passant sur la
sole supérieure, qui contenait la matte de cuivre, se combinait en partie avec cette dernière. J'obtins par ce grillage encore 4 kilogrammes de cuivre noir, ce qui fit avec le cuivre extrait de la matte de cuivre grillée
avec le sel k,79, qui donnèrent 6,889 de cuivre pur. Par le traitement ordinaire des minerais de cuivre on obtint 78',590 de cuivre noir, qui donnèrent 651,096 de cuivre pur. D'après les essais faits dans le laboratoire, le résidu de ce traitement contenait la même quantité d'argent
que celui qui a été soumis au traitement. Il n'y eut qu'une perte de 1G p. 100 de son poids. Cette perte fut occasionnée probablement pendant qu'on chargeait le
produit pour le griller, et puis il y a eu une perte mécanique dans le four même, ce qui est inévitable lorsqu'on traite de petites quantités dans de grands fours.
La richesse de ce produit en cuivre était moins de 2,5 p. loo de son poids. Par le moyen employé précédemment, il était impossible de l'en extraire, vu que la matte ne contenait plus de soufre. En comparant la quantité de cuivre obtenue avec celle qu'on pourrait retirer par les procédés employés ordinairement dans l'usine de Souzounsk (Altaï), nous TomE IV, 1855.
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