Annales des Mines (1853, série 5, volume 4)
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EXPLOSION DU BATEAU A VAPEUR, ETC.
Ces remarques suffisent pour faire douter qu'il soit bien rationnel de dispenser un système de chaudières d'une mesure qui offre en définitive plus de garanties que l'examen même le plus minutieux, surtout lorsque cette dispense s'applique précisément aux appareils dont les explosions peuvent amener les plus grands malheurs. D'après les considérations qui précèdent, j'estime qu'il y a lieu par la commission centrale des machines à vapeur d'émettre l'avis suivant
i° L'explosion du bateau à vapeur le Parisien n° 5, a été produite, non par imprudence ou par infraction aux règlements, mais par défaut de solidité de certaines parties du générateur. Il est vraisemblable qu'une épreuve à la pression triple eût manifesté ce défaut de solidité. 2° Cet accident est une nouvelle preuve que les chaudières,
même à très-basse pression, sont sujettes aux explosions, et que ces explosions peuvent, dans certains cas, avoir des conséquences désastreuses.
Il paraît probable qu'au moins certaines formes de chaudières à parois planes pourraient être, sans inconvénient, soumises à une épreuve, et il serait très-opportun d'examiner s'il ne conviendrait pas ou de modifier, ou même de supprimer l'article 28 de l'ordonnance du 23 mai ,843. 50 Enfin, en attendant que cette question importante reçoive une solution , il est utile, d'une part, de faire connaître aux ingénieurs les circonstânces de l'explosion du Parisien n° 5, en insérant dans les Annales des mines, avec le présent avis, extrait du rapport de M. Debette, et de l'autre d'appeler l'attention des commissions de surveillance sur la nécessité, à défaut de l'épreuve par la pompe de pression, de vérifier toujours avec le plus grand soin, si les chaudières à basse pression et à parois planes soumises à leur inspection, sont bien , ainsi que le prescrit l'article 23 de l'ordonnance déjà citée, renforcées par des armatures suffisantes. (La commission centrale, dans sa séance du 6 mai i853, après en avoir délibéré, approuve les observations contenues dans
ce rapport, et en adopte les conclusions.)
NOTICE SUR LES MINES DE LA BIGORRE (IIAUTES-PYRENEES).
Par M. Ph. DEBETTE, ingénieur des mines.
La Bigorre (voyez la carte de Cassini) forme la totalité du département actuel des Hautes-Pyrénées, à l'exception de la vallée d'Aure et des trois autres vallées situées sur la rive de la Neste. Ce pays renferme un grand nombre de gîtes minéraux peu connus, ce qui pourra donner quelque intérêt à cette notice dont les éléments ont été recueillis sur les lieux en i85i et i852. Ces gîtes sont de deux sortes : les gîtes de combustibles minéraux et les gîtes métalliques. Cites de combustibles minéraux.
A l'exception des tourbes que l'on rencontre en certaine abondance, non loin de Pontac et de la limite du département
des Basses-Pyrénées, le seul combustible fossile que l'on trouve en Bigorre doit être classé parmi les bois bitumineux ou
lignites. Les principaux gîtes où sa présence a été reconnue sont ceux d'Ossun, près Bénac , et d'Orignac , qui sont situés dans la même direction par rapport à l'axe de soulèvement des Pyrénées, et dans le même terrain que ceux qui existent en divers points du plateau de Lannemezan, de la Haute-Garonne, de l'Ariége et de l'Aude. Le gîte d'Ossun, près Bénac, a été, à diverses époques, l'objet Mine de lignite
de travaux de recherches assez suivis et d'une demande en concession qui n'ont pas eu de suite, tant à cause du peu d'importance du gîte que de la difficulté de trouver un écoulement pour les produits de l'extraction et d'autres motifs que nous ne croyons pas devoir signaler ici. Le combustible que l'on a retiré des travaux d'exploration était du reste absolument de la même nature que celui d'Orignac.
d'Ossun, prés Benac.
Le gîte de lignite d'Orignac (Pl. II, fig. 1), sis commune de ce Mine de lignite
nom, à 7 kilomètres de Bagnères-de-Bigorre, dans le terrain crétacé inférieur, a également été demandé en concession et à
d'Orignac.