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ALTÉRATIONS DES ROCHES STRATIFIÉES.

Le terrain jurrassique présente, comme on sait, une très-grande épaisseur de couches calcaires qui présentent ordinairement une coloration bleue, partielle ou totale. Quand la coloration n'est que partielle on reconnaît que les parties bleues forment des amandes dont la surface est toujours éloignée des plans de stratification ou des fissures par lesquelles les eaux d'infiltration pénètrent dans les couches. La partie jaunâtre de la roche, qui en forme

toujours l'enveloppe extérieure, paraît avoir été produite par l'altération de la partie bleue. La couleur bleue aurait été, dans l'origine, répartie dans toute la masse, et l'on remarque en effet que les couches les plus éloignées du sol sont celles où la couleur bleue s'est le mieux conservée. J'ai trouvé que le calcaire bleu de l'oolite inférieure ( cornbrash ) contenant environ o,00 de bisulfure de fer, tandis que le calcaire jaunâtre qui forme l'enveloppe n'en renferme pas. La coloration bleue paraît due à cette petite proportion de bisulfure de fer

disséminée dans toute la masse, et qui disparaît lentement sous l'influence oxydante des eaux d'infiltration. Cette formation de la pyrite de fer à l'état bleu présente de l'intérêt à un tout autre point de vue. J'ai établi en effet, dans un précédent travail , que la formation de la pyrite de fer était une des réactions qui restituent à l'atmosphère de l'oxygène emprunté aux éléments minéraux de la croûte solide du globe. Ce phénomène paraît s'être produit pendant toute la durée de longues périodes géologiques, avec une continuité qu'on était loin de soupçonner et qui témoigne de toute son importance. Tout porte à croire qu'il se continue encore à l'époque actuelle, et qu'il contribue à maintenir dans ses limites actuelles la composition de l'air atmosphérique.

NOTE SUR UN MOYEN DE LEVER SANS BOUSSOLE LA DIRECTION DES COUCHES DES TERRAINS.

Par M. MEISSONNIER, ingénieur des mines.

Les amateurs de géologie et les personnes qui ont un intérêt quelconque à faire sur le terrain des observations de direction qui ne comportent pas une grande précision, se servent habituellement pour ce genre d'opérations d'une boussole de poche de la grandeur d'une montre ou à peu près. La direction à relever est déterminée par l'angle qu'elle paraît former avec le méridien magnétique, angle qu'on lit sur le limbe de la boussole, préalablement orientée, et dont on a soin de prendre note ; quelques géologues ont ajouté à leur boussole une alidade au moyen de laquelle l'observation comporte plus d'exactitude. Mais il en est peu qui se servent en campagne d'un véritable instrument de précision et s'attachent à donner à leurs observations un plus grand degré d'approximation que ne l'exige la destination spéciale des résultats. Cet emploi de la boussole est en effet bien suffisant,

la plupart du temps, pour fournir les éléments d'une direction de filon, de couche ou de crête, direction que l'on déduira d'un assez grand nombre d'observations par une moyenne ; mais il est un cas où la boussole fait complètement défaut, c'est quand il s'agit d'observations à faire, de directions à relever au milieu de formations exerçant sur l'aiguille aimantée une action propre, comme font certaines roches et les masses de minerai de