Annales des Mines (1853, série 5, volume 4)
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LE DU TREMBLEY.
NAVIRE A VAPEUR
simultanément le mouvement à la même machine est un système nouveau dû à M. du Trembley, , dont le navire de MM. Arnaud et Touache , le premier auquel il a été appliqué, a pris le nom. Frappé de la perte de calorique que la vapeur d'eau entraîne avec elle dans les machines ordinaires, après avoir dépensé sa force expansive, M. du Tremblay résolut de retenir et d'utiliser cette chaleur. A cet effet,
il eut la pensée de l'employer à la formation d'une seconde vapeur dont la force viendrait s'ajouter à celle de la vapeur d'eau. L'éther sulfurique , qui pour se volatiliser n'exige
qu'une faible température, parut à M. du Tembley propre à réaliser sa pensée ; il en fit l'essai : le résultat
répondit à toutes ses espérances. Dès que la vapeur d'eau fut en contact avec l'éther, elle retomba instantanément à l'état liquide et l'éther se vaporisa. D'un côté, il s'était créé une nouvelle force expansive ; de l'autre, il s'était fait un vide qui est aussi une force. Le problème que M. du Tremblay s'était proposé était théoriquement et heureusement résolu ; il restait encore à M. du Trembley pour atteindre son but, d'imaginer les appareils mécaniques par lesquels il ferait passer dans la pratique le résultat qu'il avait obtenu ;
il n'a pas été moins heureux pour la seconde partie de son oeuvre que pour la première. La vapeur d'eau détendue, c'est-à-dire ayant dépensé sa force, est reçue à sa sortie du cylindre, dans un ap-
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Dès que la vapeur d'eau a pénétré dans l'appareil que traversent les tubes et qu'elle a environné ceux-ci de toutes parts, le phénomène dont nous avons déjà
parlé se produit, l'eau se condense et l'éther se vaporise.
L'eau, en se condensant, produit un vide qui ajoute à la force expansive de la vapeur d'eau en annulant la résistance qu'elle eût rencontrée, et la vapeur d'éther qui s'est rassemblée clans un compartiment séparé dans lequel débouchent les tubes, au-dessus de l'appareil vaporisateur, renferme une force nouvelle qui vient s'ajouter à celle de la vapeur d'eau. L'eau condensée est refoulée dans la chaudière, d'où elle était sortie à l'état de vapeur, pour la réalimenter en lui restituant tout le calorique que l'éther ne lui a pas enlevé en se vaporisant. La vapeur d'éther, qui s'est rassemblée au-dessus du vaporisateur et des tubes dans lesquels elle s'est formée, est amenée dans un cylindre qui lui est spécial, mais qui ne diffère en rien du cylindre à vapeur d'eau, dans lequel sa force est utilisée.
Le piston de ce second cylindre peut agir d'une manière indépendante, ou être attelé sur le même arbre que celui du cylindre de la vapeur d'eau ; dans ce dernier cas, les deux vapeurs concourent au même travail, c'est ce qui se passe sur le navire le Du Trentbley, et ce qui devra se passer toujours dans les appli-
autres, mais isolés. Le pied de ces petits cylindres
cations du nouveau système à la navigation. La vapeur d'éther que, par plusieurs considérations, il est très-important de ne pas perdre et de ne pas laisser s'échapper, est traitée comme l'a été la vapeur d'eau;
plonge dans un réservoir d'éther placé sous l'appareil dans lequel arrive la vapeur d'eau ; l'éther s'élève dans les tubes et les remplit en partie.
continu d'eau froide qui remplit l'appareil et environne
pareil clos que traversent, de bas en haut, un nombre considérable de.petits cylindres rapprochés les uns des
elle est introduite dans les tubes d'un appareil semblable au vaporisateur, où vient la condenser un jet