Annales des Mines (1853, série 5, volume 4)
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EMPLOI DU CHLORE
),1iNS LES ANALYSES.
porcelaine, on obtient 'une masse d'une couleur brune
verte sans dégagement de chlore ; un excès de potasse fait naître dans cette dissolution un précipité verdâtre,
plus ou m'oins foncée.
Traitée par une petite quantité d'eau presque froide, elle donne une liqueur bien claire et d'un beau bleu. La dissolution n'est complète que si l'on emploie, en place d'eau pure, une dissolution concentrée de potasse. L'acide chlorhydrique en excès donne une liqueur la solubilité de l'oxyde de cuivre dans une dissolution concentrée de potasse. Quelque temps après, fi publia un nouveau mémoire (Journal de physique, t. LIX , p. 595) sur l'hydrate de cuivre pour ré-
pondre à celui de Berthollet, où il était dit que les hydrates obtenus par Proust n'étaient que des sels au minimum retenant
un peu d'acide auquel ils devaient leur couleur. Proust cite dans ce mémoire de nouvelles expériences qui confirment ses premiers résultats. Les faits annoncés par Proust furent rappelés par Fourcroy en i.8o1 ( Système des connaissances chimiques, t. VI, p. 286) et en '805 (Encyclopédie méthodique, dictionnaire de chimie, t. IV, p. 117); mais il parait porté à admettre que l'hydrate soluble dans la potasse est un oxyde suroxydé. . Bouillon-Lagrange , en i8o2 (Traité de chimie, t. II, p. 5i5), rappelle simplement les faits annoncés par Proust sans faire aucune observation. Berzélius, dans son Traité de chimie, dernière édition française (t. II, p. 527), nie positivement la dissolubilité de l'hydrate de cuivre dans la potasse et il l'attribue à la présence des matières organiques contenues dans l'alcali. Enfin M. Chodnew, ,
en 1844 (Journal fur pr. chemie,
t. XXVIII, p. 2 se, et Rapports annuels sur les progrès des sciences, par Berzélius, édition française, t. V, p. 76), a annoncé qu'en fondant l'oxyde de cuivre en présence d'un grand excès de potasse on obtenait une dissolution bleue en reprenant par l'eau, et que cette dissolution pouvait également être obtenue par voie humide en versant quelques gouttes d'un sel cuivrique dans une lessive caustique. Ces citations suffiront sans doute pour montrer que cette solubilité de l'hydrate de cuivre dans la potasse en excès, omise
à tort dans la plupart des traités de chimie, avait cependant été annoncée et discutée à différentes reprises depuis une époque assez reculée.
qui devient bleu et se dissout en reproduisant la liqueur bleue primitive. Cependant, quand on emploie la potasse en morceaux, la température s'élève jusqu'à l'ébullition, et on obtient un précipité brun, qui est de l'oxyde de cuivre, CuO , anhydre, et ne ,retenant que très-peu d'alcali. L'action de l'acide chlorhydrique ne permet pas de supposer que la liqueur bleue renferme un oxyde de cuivre supérieur à CuO. On peut, du reste, s'assurer facilement de ce fait, en versant lentement une dissolution de sulfate de cuivre, contenant bien certainement CuO dans une dissolution concentrée et froide de potasse caustique. On obtient d'abord un précipité bleu très-gélatineux qui se dissout très-rapidement par l'agitation , et donne une liqueur parfaitement claire, d'un très-beau bleu, et tout à fait analogue pour ses caractères à celles obtenues par les méthodes indiquées précédemment. La liqueur bleue, dont nous venons de nous occuper,
est très-stable et peut supporter la température de l'é-
bullition quelques instants, sans laisser déposer de l'oxyde noir de cuivre ; quand on cherche à la filtrer, elle dépose sur le papier une combinaison bleue d'oxyde
de cuivre et de potasse qui adhère très-fortement au papier ; la liqueur filtre avec une grande lenteur, elle
passe d'abord incolore et ne renferme pas de cuivre'; puis, quand tout le filtre est recouvert de la matière bleue, la liqueur passe colorée. Il résulte de là que la combinaison bleue d'oxyde de cuivre et de potasse est réellement soluble dans une dissolution de potasse ; mais elle en est facilement séparée, comme la plupart des matières colorantes, par le