Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1853, série 5, volume 4)

5i8

rait obligé ou d'augmenter considérablement les dépenses, ou de développer le tracé d'une manière exagérée pour arriver à une pente moindre. La même commission avait fixé la limite des rayons des courbes à 3oo et à 200 mètres, et en fixant cette limite, elle avait peut-être été bien loin pour l'emploi du matériel rigide. Mais avec les voitures articulées on peut arriver aux plus petites courbes, 25 et 3o mètres, sans que les rebords des roues frottent contre les rails. Cependant nous ne sommes pas d'avis de réduire à un si faible chiffre la limite des rayons 10 Parce que la force centrifuge agit avec une telle

intensité dans les petites courbes, que les voyageurs ne pourraient pas se maintenir dans la position verticale et que, dans les lacets que comporte le système, ils seraient alternativement jetés à droite ou à gauche d'une manière très-fatigante ; 2° Parce que si les convois prenaient une vitesse sensiblement plus grande que la vitesse normale, il y aurait des chances de renversement;

5° Enfin parce que, pour circuler dans les courbes d'un trop faible rayon, il serait nécessaire de réduire beaucoup trop la vitesse. que l'on recherche particulièrement sur les chemins de fer. Par ces motifs, nous pensons qu'il conviendrait d'adopter 100 mètres pour le minimum de rayon des cour-

bes, sans interdire cependant la faculté de le réduire à 6o ou à 5o, si la configuration du sol rendait cette mesure très-utile sur une certaine portion du parcours. On devrait en effet y renoncer et faire un sacrifice pour éviter cette réduction sur un point unique, parce que cette seule courbe forçant à ralentir la vitesse, imposerait à l'exploitation une très-grande gêne, à laquelle on ne doit s'assujettir qu'autant que l'on y trouve

59

VOITURES ARTICULÉES.

CHEMINS DE FER.

avuntage considéruble sous le rapport de la dépense. A l'occasion des courbes à petit rayon, nous devons

appeler l'attention sur la nécessité de renoncer dans leur tracé à l'emploi du cercle. En effet, quand on passe d'un alignement droit dans un cercle de 6o et même de 100 mètres, le passage subit de la direction rectiligne

à la direction courbe produit une espèce de secousse fort désagréable pour les voyageurs et probablement fort préjudiciable au matériel. Pour éviter cet effet, il faudra nécessairement raccorder les alignements aux courbes par des portions de paraboles tangentes, ou même faire les courbes paraboliques en ayant soin de ne

jamais dépasser les rayons de courbure indiqués précédemment. Résumé et avis.

Il résulte des considérations qui précèdent : En ce qui touche les voitures de transport à essieux articulés 10 Que les expériences faites sur le chemin de fer de Sceaux avec des vitesses ordinaires, et sur le chemin du Nord avec des vitesses de 8o à 84 kilomètres à l'heure, ont jusqu'à présent été favorables à ce système appliqué aux convois de voyageurs ; 20 Que de nouvelles expériences sur ce même maté-

riel vont probablement être entreprises par les compagnies du Nord et d'Orléans avec des trains complets affectés au service des communications à grande vitesse (1) (i) Le 5 mars la compagnie du Nord voulant donner suite aux expériences qu'elle avait faites avec les voitures articulées que lui avait préparées la compagnie d'Orléans, a ouvert un crédit de 80.000 francs au chef de l'exploitation pour faire construire les deux trains complets dont il est question dans le cours de erap port. TOME IV, i855.

21