Annales des Mines (1853, série 5, volume 4)
Page : Image 192
Révision de 26 févr. 2015 00:10:35, edited by Anonymes
570
ÉTUDE GÉOLOGIQUE
à celui que nous tirerons bientôt de l'examen des fossiles pour faire assimiler l'ensemble de ces couches à la craie silicifère de Meudon, malgré la différence des caractères minéralogiques, différence suffisamment justifiée d'ailleurs par l'éloignement géographique et l'indépendance des bassins parisien et pyrénéen à l'époque
du dépôt des terrains crétacés. Les couches marneuses prises aussi dans leur ensemble forment un deuxième groupe bien circonscrit, immédiatement inférieur au précédent, et qui en diffère non-seulement par sa moindre dureté générale, mais aussi par l'absence complète de silex si fréquents
dans le premier. Ce sera le représentant de la craie sans silex de Meudon. Les fossiles y sont très-rares, et nous n'avons pu y découvrir que des débris de piquants d'oursins et de cidaris clans les lits de stratification des carrières de Puyo et de Bellocq , dans les Basses-Pyré-
SUR LE BASSIN DE L'ADOUR.
571
mie habituelle des schistes. Cette dernière circonstance
a jeté pendant longtemps une grande incertitude sur la vraie position géologique de ces terrains. Avant les travaux de M. Dufrénoy, on n'avait pas osé les ranger dans la formation du grès vert ; même depuis cette époque, plusieurs géologues ont encore conservé des doutes qui ne nous semblent pas fondés. En effet, la schistosité que nous venons de signaler n'est jamais générale; c'est-à-dire que,si l'on parcourt toutes les cou-
ches sur leur tranche dans un sens perpendiculaire à leur direction, on ne tarde pas à retrouver en deçà et au delà des bancs schisteux, des assises identiques entre elles et qui n'ont nullement l'aspect feuilleté. Ce sont alors des bancs de calcaires, quelquefois de grès calcaires, de 10 à 8o centimètres d'épaisseur, entre lesquels les strates de marnes deviennent insignifiants.
Ces bancs sont tantôt très-riches en silex, tantôt en
nées; mais la position géologique assignée à ce deuxième
sont dépourvus. On ne voit aucune raison de ne pas les
groupe n'est pas contestable : i° parce qu'il est au-dessous d'un groupe tout à fait assimilable au terrain de la craie silicifère ; 2° parce qu'il est au-dessus d'un autre
assimiler au grès vert; et comme les portions schis-
groupe que nous allons être conduits à assimiler au grès vert. Les couches formant ce dernier groupe de la forma-
tion crétacée pyrénéenne ont un facies bien remarquable. C'est une succession puissante de lits d'épaisseur variable de calcaire en général fort dur, et passant souvent à l'état de grès, par suite de la forte proportion de parcelles siliceuses qui sont disséminées dans la masse. Ces lits sont séparés par de minces strates de
teuses se lient à celles-là par degrés insensibles, comme
d'ailleurs la stratification n'est nullement altérée dans
le passage, qu'en un mot rien n'indique un changement de formation géologique ou un bouleversement ultérieur, il faut bien comprendre toutes ces couches dans un seul et même étage, placé au-dessous de l'étage représentatif de la craie de Meudon.
Nous n'y avons pas trouvé de fossiles, mais on y
Quelquefois toutes les assises, de calcaire comme de marne, s'amincissent tellement que la formation de-
voit de nombreuses empreintes végétales très-bien conservées, particulièrement aux surfaces de jonction des lits calcaires et des lits de marnes. Ces empreintes se rapportent à la flore du grès vert. M. Dufrénoy a présenté une dernière considération qui établit l'assimilation victorieusement. Il a reconnu
vient feuilletée et emprunte complètement la physiono-
l'identité minéralogique parfaite de ces couches avec
marnes, qui ont de i à io centimètres d'épaisseur.