Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1853, série 5, volume 4)

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ÉTUDE GÉOLOGIQUE

ligne ayant à peu près la direction du soulèvement pyrénéen. Or c'est là, en effet, ce que vérifie l'expérience. Les gîtes salins, pour ne nous occuper en ce moment que des Basses-Pyrénées, sont ceux de Villefranque , près Bayonne, de Briscous , d'Urcuit, de Salies, d'Oraas et d' Orthez Dans ces diverses localités, on exploite, ou du moins on a constaté des sources salées considérables. Une ligne passant par Villefranque, Briscous et Oraas a sensiblement la direction E.-0. Si l'on examine la direction même des couches redressées de la formation crétacée, on trouve que ces couches offrent en divers points des directions variables depuis 0. 20° N. jusqu'à O. 2 Ci S., et ont en moyenne et dans leur ensemble la

direction E.-0. Cette direction n'est pas celle de la chaîne des Pyrénées qui, comme on sait, sont dirigées O. 18° N., E. 18° S., et qui ont soulevé toute la formation crétacée à l'époque où elles ont surgi. Mais ce n'est pas là un fait nouveau. Depuis longtemps on a constaté que les couches de craie du sud de la France n'étaient pas exactement parallèles aux Pyrénées, et se rapprochaient, au contraire, bien davantage de la ligne E.-0. Ce qui doit être ; car le soulèvement pyrénéen ayant été suivi de plusieurs autres soulèvements considérables, notamment de ceux de la chaîne occidentale et de la chaîne principale des Alpes qui forment respectivement avec la chaîne des Pyrénées des angles de 82° et de 34°, la direction définitive des couches doit être intermédiaire entre ces. diverses directions, et par suite se rapprocher plus ou moins de la ligne E.-0. Les gîtes de Villefranque , Briscous et Oraas sont donc orientés à peu près comme la formation crétacée elle-même. Il est présumable que leur disposition géographique correspond précisément à la direction du

SUR LE BASSIN DE L'ADOUR.

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banc de sel compris dans la formation. D'ailleurs, ces trois gîtes occupent des situations analogues au point de vue géologique. Ainsi, le sel de Villefranque et de Briscous est placé entre une série de couches de calcaire schisteux au sud, et une série de couches de calcaire marneux au nord. En effet, quand on se dirige de Bayonne vers un de ces deux points, on traverse une succession considérable de ce terrain. On rencontre des

couches blanches, bleues, jaunes, roses, qui offrent toutes les gradations de couleur et de marnosité , depuis un calcaire à peu près pur jusqu'à une marne trèspeu calcaire. Les alternances n'ont d'ailleurs rien de déterminé. On peut dire seulement qu'au voisinage du sel les nuances de couleur deviennent plus tranchées, et l'élément argileux prédomine A Oraas, la nature de la craie est moins distincte ; mais si elle n'apparaît pas au voisinage immédiat du sel, on la retrouve très-bien caractérisée avec les mêmes aspects, à une faible distance, quand on suit la route de Carresse. Quant aux trois autres gîtes, Urcuit , Salies et Orthez, laissés en dehors de la ligne précitée, ils ne s'en. écartent que très-peu ; ils se trouvent dans la même zone géologique, c'est-à-dire dans la formation marneuse, surtout Urcuit. Quoi qu'il en soit, on peut très-bien admettre que les sources salées de ces trois points se rattachent à la formation générale du sel gemme ; en sorte que leurs légers écarts en dehors de la ligne

générale ne prouvent absolument rien contre notre hypothèse. D'ailleurs, les dislocations locales suffiraient aussi pour en rendre compte. Nous avons dit en commençant que le sel et le gypse se trouvaient habituellement dans le voisinage des ophites. Nous ex-

pliquerons bientôt pourquoi il en doit être ainsi et pourquoi, en outre, l'orientation générale des gîtes de