Annales des Mines (1853, série 5, volume 4)
Page : Image 202
Révision de 24 févr. 2015 20:22:12, edited by Anonymes
ÉTUDE GÉOLOGIQUE
SUR LE BASSIN DE L'ADOUR.
la masse : l'exploitation porte uniquement sur les eaux saturées. La sonde a pénétré de 75m,55 dans le sel, sans attein-
4o mètres de profondeur par un sondage opéré par
590
dre le fond ; mais cela n'indique rien relativement à l'épaisseur, puisque le banc est presque vertical. La position relative des deux sondages est plus significative : les deux trous étant distants de plus de 4o mètres, perpendiculairement à la direction présumée du banc
de sel, l'épaisseur de celui-ci n'est pas moindre que 55 mètres, et sans doute elle est beaucoup supérieure. C'est là un chiffre du même ordre qu'à Villefranque. Le gypse se montre en place, au point où nous avons signalé la présence de la formation marneuse. Les plâtrières de Carresse et d'Oraas sont ouvertes dans cette
391
aussi dans ces gîtes : elle a été rencontrée à Briscous MM. Thore et Meyrac , il y a une vingtaine d'années. Quand on se dirige vers Urcuit et Briscous, en venant
de l'Adour, on rencontre la succession des calcaires marneux, roses, bleus, jaunes, etc., passant souvent à la marne proprement dite. C'est surtout en allant de Bayonne à Briscous qu'on peut étudier un des types les plus caractérisés de cette formation. Toutes les nuances de couleur, tous les intermédiaires entre le calcaire et
la marne s'y rencontrent. Chose assez remarquable, les colorations sont d'autant plus intenses que l'élément
région. M. Dufrénoy, dans son mémoire sur les terrains crétacés, a constaté que les bancs de gypse étaient con-
marneux domine, en sorte que c'est à ce dernier que les couleurs semblent tenir. Aussi n'est-on pas surpris de trouver des nuances très-vives aux abords de la saline, où les lits calcaires sont tout à fait remplacés per
jugués avec des bancs de calcaires fibreux, disposés
des marnes argileuses.
parallèlement entre les assises de marnes. On rencontre
C'est là que les sondages ont été pratiqués et ont
en effet des lits gypseux alternant très-régulièrement avec des lits calcaires. Ce fait mérite une grande attention , parce qu'il nous fournira un argument puissant quand nous examinerons les opinions qui se sont produites sur l'origine du gypse dans le bassin de l'Adour.
rencontré les sources salées et le sel gemme lui-même. Quand on est tenté d'attribuer le sel des Basses-Pyrénées soit à un agent éruptif, soit à la formation sédimentaire du trias, on n'a qu'à parcourir attentivement
A Briscous et à -Circuit, où on exploite aussi des eaux salées, on a généralement arrêté les sondages dès qu'on a obtenu des sources suffisamment saturées. La profon-
deur de celles-ci est variable entre 10 et 4o mètres audessous du sol. Ces sources proviennent d'ailleurs de couches entièrement semblables à celles que nous avons déjà mentionnées. Ce sont des marnes diversement colorées,
entremêlées de petits bancs de gypse et renfermant des rognons de gypse et de sel gemme. D'ailleurs, on ne peut pas douter que la roche de sel gemme n'existe
le pays depuis Bayonne jusqu'à Briscous. En voyant toutes ces couches se succéder régulièrement et passer par tous les degrés, jusqu'à l'état de ces marnes ou argiles colorées, caractérisques du sel et du plâtre, il est impossible de ne pas reconnaître que tous les faits sont expliqués par les circonstances mêmes de la formation crétacée.
A Salues, on exploite de temps immémorial une source jaillissante, très-fortement chargée de sel. Le terrain offre encore le même aspect que dans les localités précédentes. C'est toujours la craie marneuse plus ou moins disloquée. Les eaux salées sourdent, dit