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ÉTUDE GÉOLOGIQUE

SUR LE BASSIN DE L'ADOUR.

rement recouvertes, c'est que ces crêtes étaient proéminentes et par suite restaient exposées à toute l'in-

disposition géographique d'un grand nombre de ces éruptions. Ce n'est là du reste qu'un cas particulier de la remarque beaucoup plus générale faite par M. elie de Beaumont. Ce savant a observé que les ophites ont surgi suivant un certain nombre de lignes parallèles obliques à la direction de la chaîne des Pyrénées. Ces lignes qui sont vraisemblablement celles de moindre résistance nous paraissent parallèles à celles des gîtes salifères des Basses-Pyrénées, et nous avons dit pour-

fluence des éléments. Pendant les longues périodes qui ont suivi le soulèvement pyrénéen, le sel a dû se dissoudre jusqu'à une profondeur considérable, déterminée

par le niveau d'écoulement des contrées même éloignées : en un mot, le phénomène'de ravinement, pro, duit depuis l'éruption ophitique , que nous avons signalé à Villefranque et à Oraas , se serait exercé sur une bien plus grande échelle. Donc aussi, dans ce cas, le sel n'a pu être révélé par

les explorations industrielles si l'ophite ne l'a pas rumené plus près de la surface. En outre, nous disons qu'il est fort naturel qu'un assez grand nombre d'éruptions ophitiques se soient produites, de manière à manifester l'étage salifère suivant une direction sensiblement rectiligne et parallèle à la direction générale des couches de la craie. En effet, le soulèvement pyrénéen a dû déterminer,

dans l'ensemble de la formation crétacée, un certain nombre de lignes de ruptures, parallèles au soulèvement lui-même. Les couches se sont trouvées disjointes suivant cette direction. Les bandes de terrain ainsi formées, disposées en longueur suivant la chaîne des Pyrénées, ont été en même temps plus ou moins redres-

sées. Par suite, chacune de ces bandes a présenté sa tranche inférieure à l'effort des agents souterrains. L'ophite, lors de son éruption, a dû presser le long de cette tranche, et la matière ignée, 'cherchant à .s'intercaler entre les divers feuillets, a dû pénétrer de préférence dans la portion marneuse, de toutes la moins résistante. L'ophite est ainsi arrivé au jour, en relevant principalement l'étage salifère, et influençant beaucoup moins

l'étap inférieur du grès vert. Cela nous explique la

quoi cette direction n'était pas exactement celle du sou-

lèvement pyrénéen. Nous décrirons un peu plus tard les gîtes où l'on ne trouve que du gypse sans indice de sel. Pour le moment, nous ne nous occupons que des localités, où ces deux caractères sont réunis, ce qui rend les faits encore plus concluants. Terrain gypso-salifère de la Chalosse.

Dans la Chalosse, c'est-à-dire dans la région montueuse qui s'étend à l'est et au sud de Dax jusque vers Grenade et Peyrehorade , on observe un grand nombre de gîtes de pierre à plâtre et plusieurs sources salées en relation constante avec les opbites. C'est là que l'action éruptive semble avoir eu un centre principal de soulèvements. Le pays est tout à fait disloqué : la direction des couches varie à chaque instant, et l'on rencontre une multitude de buttes ou éminences ophitiques d'un aspect bien caractérisé (1). (i) Plusieurs géologues ont cru que le nom de pouy ou pey fort usité dans le pays était affecté exclusivement à ces buttes. Loin de

ce nom est donné à une multitude d'éminences

d'origine quelconqu.e ; on voit, même des pouys ou peys dans les dunes contemporaines. Cette erreur a eu pour résultat que dans des localités non visitées, où l'on connaissait l'existence de pouys, on a supposé la présence de l'ophite qui ne s'y trouvait nullement.