Annales des Mines (1853, série 5, volume 4)
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SUR LE BASSIN DE L'ADOUR.
ÉTUDE GÉOLOGIQUE
Marsan pour l'exécution des travaux publics, il était important de déterminer les conditions de son hydraulicité , mise en doute par un grand nombre de construc-
teurs qui l'ont employée. Il résulte des recherches et des expériences multipliées que nous avons faites à cet
effet depuis un an, que la chaux jaune serin, telle qu'elle est ordinairement livrée au commerce, n'a que
peu ou point de propriétés hydrauliques, et que ces propriétés ne sont déterminées que par une cuisson plus intense et plus prolongée, à la suite de laquelle la surface extérieure des blocs de chaux prend une couleur grisâtre qui revêt dans les cassures fraîches une couleur chloreuse. Cette chaux exige trente-six heures pour son extinction complète, et est éminemment hydraulique, tandis que la chaux jaune serin provenant de la même pierre s'éteint en quelques minutes, et présente les caractères d'une chaux grasse dépourvue d'hydraulicilé. Ce n'est pas ici le lieu de s'étendre sur les causes de ce
singulier résultat, dont l'authenticité et l'importance sont hors de doute et ont été confirmées par les expériences qu'ont faites, d'après nos indications, les ingénieurs du chemin de fer de Bordeaux à Bayonne. Les divergences d'opinion des constructeurs sur l'hyclraulicité de cette chaux peuvent maintenant être facilement expliquées. Dans le mode de cuisson incomplète usité jusqu'à présent, la partie supérieure de la charge n'atteignait qu'au degré caractérisé par la couleur jaune
serin, et n'était pas hydraulique, tandis que la partie inférieure était portée généralement au degré de cuisson nécessaire pour développer l'hydraulicité. Le banc qui vient à la suite du banc hydraulique est à Tercis le siége de l'exploitation d'une carrière dite de la Pointe : à Angourné le chemin de fer est ouvert en déblai à travers ce banc. C'est un calcaire peu coloré,
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tendre, gelif, , et passant insensiblement à la marne : il ne contient presque pas de silex; on y trouve de nombreux fossiles principalement l'Ananchites avala,' le Scaphtites compressus et deux grandes espèces d'ammonites. Le banc qui suit immédiatement, et qu'on nomme la Grande-Roque, est remarquable par sa position au bord de l'Adour, où il plonge par sa base, et dont il forme une berge presque à pic s'élevant à plus de 20 mètres au-dessus du niveau de l'eau. Sa constitution est d'ail-
leurs tout à fait différente de celle des bancs précédents. La roche a une structure fine, compacte, dure, pesante, homogène, saccharoïde : elle a des couleurs d'un rouge plus ou moins intense, présente de nombreux plans de rupture qui font qu'exploitée à la poudre elle éclate et se divise en fragments de faible échantillon.
Les divers géologues et naturalistes qui ont exploré ce banc, et notamment M. le docteur Grateloup , dont les longues et consciencieuses recherches ont jeté premières bases d'une bonne conchyliologie fossile de ce bassin, se sont accordés à proclamer l'absence complète de fossiles dans cette couche. Une observation soutenue nous y a fait découvrir un fossile intéressant répandu en divers points avec assez d'abondance pour permettre de caractériser cette couche. C'est une térébratule spéciale dont voici la description : sa longueur égale sa largeur, son épaisseur est peu inférieure aux autres dimensions. Sa surface offre une couleur rosée, et est souvent recouverte d'une mince enveloppe nacrée. Sa grosseur peut atteindre celle du bout du petit doigt; le plus souvent ses dimensions sont moindres. Son bord libre affecte la forme d'une courbe à double courbure qu'on pourrait considérer comme formée de