Annales des Mines (1853, série 5, volume 4)
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SUR LE BASSIN DE L'ADOUR.
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E'rUDE GÉOLOGIQUE
anciens plans de stratification. L'intérieur de chaque bloc est d'ailleurs très-compacte : le calcaire a un grain lin et doux. On y observe de gracieuses nuances rose,
vert et jaune pâle, qui donnent aux morceaux polis l'aspect agréable de marbres. On a même essayé d'en utiliser les blocs de cette manière. Mais le marbre ainsi obtenu n'a pas assez de dureté, et n'offre pas des colorations assez tranchées pour une large surface. Aussi
se borne-t-on à employer cette pierre pour ferrer les routes et pour quelques constructions. On n'observe pas de silex dans le calcaire, mais la
nature des terrains environnants ne permet pas de le rapporter à une autre formation qu'a celle de la craie. Il renferme des particules siliceuses qui font feu sous le coup du pic.
En suivant la route de Coudures à Saint-Sever, on trouve les carrières suivantes plus ou moins rapprochées du bord du chemin, ouvertes dans des calcaires analogues à celui d'Audignon. Dans la carrière de la Bonne, les couches sont brisées comme dans la carrière nouvelle d' Audignon. Les blocs
renferment des cristallisations spathiques remarquables. Certains fragments sont tellement siliceux qu'ils passent à l'état de véritables grès. La carrière de M. Cadillon montre également le calcaire dolomitique de la formation crétacée. On le retrouve dans tous les coteaux qui bordent le cours du Cabas, en amont et en aval du petit pont du moulin , sur une longueur de plusieurs kilomètres. Un grand nombre d'extractions sont pratiquées au pied de ces coteaux. La dolomie s'appuie comme à Tercis sur les couches supérieures de la craie silicifère. L'orientation des couches est assez variable mais se rapproche en moyenne de la direction E. -O. avec plongement au
457 nord. Les crêtes des coteaux voisins offrent à leur surface
des amas de silex qui complètent l'assimilation de ces terrains avec ceux de Tercis et d' Angoumé, qui nous ont offert le type de la formation dont nous nous occupons. Sur la route d'Orthez, à quelques kilomètres de Saint-
Sever, on remarque que les talus sont pratiqués dans le calcaire de la craie, qui fait saillie, de om. 5o à, f mètre
de hauteur, des deux côtés de la route. Les alternances de couches avec silex et de couches sans silex apparais sent dans toute leur netteté, et ces couches sont finalement recouvertes par des affleurements dolomitiques.
Sur la route de Mugron à Saint-Sever, au coteau d'Arcet , on voit un magnifique massif dolomitique. Plusieurs coteaux voisins sont également composés de la même roche, qui en cette région constitue le véritable horizon géologique. Les carrières ouvertes sur le bord de la route permettent d'examiner avec soin cette formation importante. Il est difficile de déterminer la stratification. Elle paraît être N. 300 0.-S. 3o0 E. avec plongements à l'E.-N.E. La pierre est très-compacte et de couleur rosée. Plusieurs géodes sont remplis de cristallisations spathiques avec rhomboèdre métastatique fréquent. On ne retrouve pas de silex dans la masse, et tous les caractères physiques et minéralogiques s'accordent pour démontrer l'identité de cette roche avec la dolomiede Tercis. Nous avons été assez heureux pour découvrir dans cette carrière où l'on ne connaissait pas de fossiles, deux échantillons très-nets de la térébratule dolomitique, caractéristique de la dolomie de Tercis.
Tous les faits précités nous démontrent donc que toutes les roches du bassin, désignées spécialement sous le nom de dolomies par les géologues qui ont exploré le
pays, et présentant les caractères de dureté, de cristallisation et de coloration que nous avons décrits, ap-