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ÉTUDE GÉOLOGIQUE

autres points du globe. Notre point de vue, en cette matière, est semblable à celui que nous avons adopté pour expliquer l'origine des gypses du bassin que nous étudions. On nous objectera la généralité des émanations rnagnésiennes dont sont imprégnés tous les terrains qui avoisinent l'ophite , et on nous demandera pourquoi la couche dont il s'agit aurait plus que les autres échappé à cette action. Nous croyons qu'il peut être répondu à ces objections :

1. Que cette couche est plus éloignée des éruptions ophitiques que celles où se revèle avec tant d'abondance l'élément magnésien à l'état de talc;

Que la plus grande dureté de cette couche a dû, indépendamment de sa distance du centre éruptif, s'opposer à l'introduction de cet élément; 5° Qu'il serait bien remarquable que, tandis que la magnésie provenant de l'éruption ophitique s'est répandue abondamment à l'état de talc dans les terrains tendres avoisinant cette éruption et n'a pas imprégné la masse interne des roches dures placées dans ce voisinage, elle se fût introduite à l'état de carbonate dans les roches dures qui nous occupent, et, en même temps

n'eût imprégné que peu ou point, et, en tous cas, à l'état de talc, les terres qui enveloppent ces roches et les lits, de carrières qui divisent leurs strates. Pour développer convenablement ce dernier argument , nous sommes amenés à donner quelques détails sur la manière dont se montrent généralement les phénomènes magnésiens dans le voisinage de r ophite. Si l'on descend le coteau qui, de la route de Donzacq , conduit à l'éruption ophitique voisine des bituminières de Bastennes , on remarque que le fond des petits cours d'eau qui parcourent en minces filets les lignes de plus

SUR LE BASSIN DE L'ADOUR.

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grande pente de ce coteau, est couvert d'une matière savonneuse tantôt réduite en limon, tantôt ayant la forme de petits galets de la grosseur d'une amande. Si l'on écrase cette matière entre les doigts, on reconnaît qu'elle est éminemment glissante, onctueuse et présente les caractères irrécusables du talc. Semblablement au Pouy-d'Euze , près de Dax, qui est soulevé par r ophite , des carrières ouvertes sur les

deux flancs du coteau offrent la matière éruptive en contact avec des bancs de calcaire qui ont conservé leur texture tendre et crétacée et sont presque entièrement passés à l'état de talc. La même chose se remarque

au Pouy-d'Arzet dans les marnes à travers lesquelles l'ophite s'est fait jour, et dans tous les lieux où cette matière éruptive vient affleurer. Partout, on voit les marnes et les calcaires tendres les plus voisins du centre d'éruption fortement imprégnés de magnésie talqueuse et conservant néanmoins les caractères primitifs de leur texture amorphe et nullement cristalline. Ce fait général distingue essentiellement des strates dolomitiques les couches tendres de craie et de marne magnésiennes qu' on observe dans le voisinage de l' ophite.

Remarquons enfin que l'influence magnésienne de Pophite est en harmonie avec la constitution de cette roche qui est imprégnée de matière talqueuse. Il suffit pour s'en convaincre de pétrir entre les doigts de r ophite décomposé : on lui reconnaît cette onctuosité inhérente

aux substances fortement magnésiennes. C'est particulièrement frappant lorsque les travaux des carrières ou des marnières mettent à découvert des filons d' ophite

intercalés dans les matières environnantes et ayant un commencement de décomposition : alors les parois de ces petits filons sont au toucher d'une onctuosité extrême et communiquent cette propriété aux terres et Tout 1V, i855.