Annales des Mines (1854, série 5, volume 5)
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GISEMENT ET TRAITEMENT DES MINERAIS
d'une très-grande utilité dans un pays si dépourvu de matières combustibles que le canton de Roraas. On a également substitué au grillage des mattes en tas et en plein air, le grillage dans des cases entourées de murs en maçonnerie, dans une halle couverte d'après le procédé de Fahlun. Pour le raffinage on a toujours employé la même méthode ; c'est celle connue sous le nom de méthode d'Avesta , et qui a commencé dans le district de Roraas avant d'être appliquée dans celui de Fahlun.
On retrouve, du reste, encore la vieille méthode presque entièrement en vigueur à Ares Kuttan , et c'est. dans ce district seul où l'on n'a presque rien changé aux anciennes opérations. Je vais maintenant entrer dans la description plus détaillée des opérations, et donner pour chaque usine
le prix de revient de chaque opération, en prenant
Grillage
du minerai.
pour base l'année 1851, qui diffère extrêmement peu de toutes les autres. Le grillage a lieu, comme je l'ai déjà dit, en grands tas : ces grands tas allongés sont disposés sur deux couches de bois croisés et juxtaposés les uns aux autres. On étend dessus le minerai après l'avoir cassé en mor-
ceaux tous plus petits que le poing. Les tas ont géné-
ralement 2 o mètres de long et 6-,5o à 7 mètres de large ; on entasse le minerai sur une hauteur de 2m,70. Avant qu'on ne mette en feu, le tas a à peu près dans sa section transversale la forme d'une demi-ellipse. Au milieu de la hauteur on place des bois inclinés vers le centre de l'ellipse : ils servent à activer le tirage si cela est nécessaire; on n'a pour cela qu'a les enlever. Après avoir ainsi disposé le minerai cassé en gros morceaux, on recouvre le tout avec le minerai menu ou du schlich, ou bien avec les poussières recueillies dans les cham-
bres de condensation des fumées. On met générale-
DE CUIVRE EN NORWÉGE.
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ment orn, o à om, 2 de ces menus au-dessus du minerai en gros morceaux ; on évite ainsi un trop prompt grillage qui ne vaudrait rien. il ne faut pas cependant que cette couche soit par trop épaisse, afin de laisser à l'air
assez de tirage. Il est une autre précaution qu'il faut toujours avoir soin de prendre : c'est de ne pas mettre trop de bois ; car il en résulterait qu'au lieu d'un grillage il y aurait fusion, ce que cependant on ne peut guère éviter complétement. La quantité de minerai qui est ainsi entassée dans un
tas est généralement d'environ 2.400 quintaux métriques de minerai. Quand tout est prêt, on met en feu sur toute la longueur à la fois. Cela fait , on n'a plus qu'à veiller à ce que le tirage ait lieu convenablement. On ne doit pas laisser de trous s'ouvrir dans la couverture, et on doit régler le tirage au moyen des morceaux de bois que l'on a placés dans le minerai. Le grillage dure au moins deux mois ; s'il avait lieu plus vite , il serait probablement mauvais. Quand tout est bien grillé on laisse refroidir la masse, et on la reprend par l'une de ses extrémités.
Si l'on examine alors ce qui s'est passé dans le minerai, on aperçoit en bas généralement des parties à moitié fondues et coagulées qu'il faut casser : ces morceaux sont mal grillés, et la chaleur a été trop intense. Au-dessus le minerai a conservé sa forme en augmentant de volume. Si on casse les morceaux, on doit en trouver un grand nombre dont le centre soit occupé par un noyau de sulfure entouré d'oxyde de fer et de gangues : c'est là la preuve que le grillage est bon ; car il y a toujours une grande quantité de morceaux où le minerai est exempt de gangues intimement mélangées. A l'extérieur du tas on trouve le minerai fin, qui est géné-
alement mal grillé, et souvent coagulé par le soufre