Annales des Mines (1854, série 5, volume 5)
Page : Image 125
Révision de 18 mars 2015 14:11:53, edited by Anonymes
256
257
GISEMENT ET TRAITEMENT DES MINERAIS
DE CUIVRE EN NORWÉGE.
En effet, après une fonte, quand on a enlevé les rosettes de cuivre, on a toujeurs des parties du bassin qui sont abîmées : il faut les réparer avec un mélange d'argile et de charbon, revêtir le tout d'une couche d'argile que l'on étend avec un pinceau, et dessécher
sont jetées dans une fosse située sur le côté. On écume au moyen d'une pelle en bois. Après cet écumage on remet le charbon sur le cuivre et on donne de nouveau le vent que l'on avait arrêté pendant un quart d'heure à vingt minutes. Après ce temps on enlève définitivement tout le charbon, et l'on procède à un nouvel écu-
le 'tout. Les dimensions du bassin sont de om,68 de diamètre et 0m,20 à orn,24 de profondeur. La tuyère avance dans le fourneau de om,o5, et son extrémité est au ras du niveau supérieur du bassin ; son inclinaison est de 15 degrés à l'horizon. Autour du bassin on forme un bourre-
let, de manière à l'élever un peu au-dessus de la sole du fourneau. Le bassin étant bien desséché on le remplit de char-
bon, et on place dessus les niasses de cuivre noir, de manière qu'elles se soutiennent sans le secours du charbon. On recouvre tout de combustible, et on donne le vent d'abord modérément, puis assez fort. On charge en une seule fois 3qm,60 de cuivre noir. Deux ouvriers président à l'opération, un maître et un valet. Leur travail est assez simple : une fois le cuivre noir arrangé, ils n'ont plus qu'a veiller à ce qu'il fonde par gouttes,
en passant devant le vent sans qu'aucun morceau ne tombe dans le bassin sans avoir été fondu : dans le cas où cela arriverait, il faudrait relever le morceau audessus du charbon. On doit entretenir une grande quantité de charbon au-dessus du cuivre et empêcher tout trou qui tendrait à se former au milieu par l'action du vent ; on doit en même temps, pour épargner le combustible, jeter de temps en temps de l'eau dessus pour l'empêcher de brûler. Généralement après deux heures et demie le cuivre est entièrement fondu : on écarte alors tout le charbon et l'on écume une première fois les crasses
mage après avoir arrêté le vent. A mesure que l'on écume on jette du charbon menu pour éviter l'oxydation du cuivre à la surface. On continue de même jus-
qu'à ce que la surface du cuivre soit bien brillante; alors on enlève tout et l'on procède à l'essayage du cuivre. Cet essai a lieu de la manière suivante : l'aide prend une pelle et la pose à une petite distance audessus du cuivre, il reçoit ainsi les parcelles de cuivre qui sautent continuellement. C'est d'après leur aspect que l'on juge de la pureté du cuivre. Pendant que l'on enlevait le charbon, l'ouvrier avait, avec du menu charbon, fait deux petits murs sur la sole du fourneau pour placer dessus un rouleau en bois qui servira à enlever les rosettes de cuivre en pesant dessus. Si le cuivre est assez pur on commence à les enlever en jetant de l'eau sur le cuivre et en soulevant le cuivre
par plaques minces à mesure qu'il se prend. Il faut assez d'habileté pour enlever ces rosettes sans les casser et sans trop détériorer les parois du fourneau. Aussitôt qu'une rondelle est enlevée, on la jette dans un grand bassin plein d'eau ; au bout de trois heures l'opération est finie. Si l'on a alors besoin du fourneau on donne le vent pour le refroidir : la pression ordinaire de celui-ci pendant l'opération varie entre o"',o4 et om,o 5 de mercure. Les ouvriers raffineurs reçoivent of,81 par quintal de cuivre rosette : le maître en a deux tiers, l'ouvrier seulement un tiers.