Annales des Mines (1854, série 5, volume 5)
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CHEMINS DE FER D'ALLEMAGNE.
des équarrissages qu'on se rapproche plus ou moins de l'égalité de résistance pour toutes les travées : ou bien la section du solide étant uniforme, il s'agit de distribuer les piles de manière à remplir cette condition, c'est-àdire l'égalité des efforts développés, sous une même charge, dans les sections dangereuses de toutes les tra-
soumise, tantôt à des efforts d'extension, tantôt à des efforts de compression. On en est quitte pour disposer cette région des deux plates-bandes, ou mieux encore la totalité de leur longueur, de telle sorte qu'elles résistent également bien aux efforts dirigés dans les deux
vées. Mais il y a, avant tout, une question, préjudicielle pour ainsi dire, que celles-ci supposent tranchée; c'est de savoir s'il convient, dans un pont de
Langon (99) les doubles cornières latérales destinées à raidir les plates-bandes sont appliquées non-seulement à la partie supérieure mais aussi au bas des poutres, tandis qu'ici une simple surépaisseur serait préférable s'il s'agissait d'une travée unique. De même, la fonte, qui peut être employée pour la plate-bande supérieure dans les travées indépendantes, parce qu'elle est comprimée partout, est inadmissible dans les travées solidaires. Ainsi l'emploi de la fonte, admis à tort ou à raison comme on l'a fait pour le pont de la Ruhr (109), pour celui du Neckar (i o6), etc..., exclut nécessairement la-continuité , et réciproquement. S'il ne s'agissait que de l'exclusion de la fonte, ce serait certainement une bien faible objection contre la continuité ; mais celle-ci interdit également l'application de divers types de poutres d'une construction judi-
plusieurs travées, de faire la poutre continue dans toute
sa longueur, ou de traiter chaque travée comme un Continuité; ses avantages CL
ses
inconvénients.
ÉTABLISSEMENT DES PONTS A PLUSIEURS TRAVÉES. 567
pont distinct. Généralement on ne pose même pas cette question, tant les avantages de la continuité paraissent évidents. Elle réalise, en effet, à un certain degré, très-variable
d'ailleurs, l'encastrement sur les piles; elle crée des points d'inflexion et équivaut ainsi, au point de vue des
efforts longitudinaux développés dans les poutres, à une véritable réduction des portées. La continuité n'aurait que des avantages si elle produisait un encastrement complet sur les piles, c'està-dire si la tangente restait toujours horizontale, quel que fût le mode d'application des charges, égales ou inégales , simultanées ou successives , sur les deux travées contiguës. Elle exige seulement qu'on tienne compte dans la construction de la poutre, des conditions différentes dans lesquelles elle se trouve de part
et d'autre de chaque point d'inflexion , puisque la plate-bande est tendue d'un côté d'un de ces points, et comprimée de l'autre. Si les ouvertures sont petites, et si par suite chaque travée doit supporter des charges mobiles considérables relativement à sa propre masse, les points d'inflexion se déplacent notablement
avec elles, et une même région des plates-bandes est
sens. C'est ainsi, par exemple, que dans le pont de
cieuse. Tel est, par exemple, le système Néville (PI. IX, fig. 14) : sans être absolument incompatible avec la con-
tinuité, il s'y prêterait fort mal, à cause des équarrissages très-différents, en quelque sorte supplémentaires, donnés aux deux éléments, fer et fonte, des platesbandes mixtes, suivant la nature de l'effort auquel elles doivent résister. Aussi tous les ponts de ce constructeur sont-ils à travées indépendantes. La continuité exige, d'un autre côté, des dispositions qui permettent le libre jeu des dilatations et des contractions, précaution superflue quand la longueur est répartie entre plusieurs travées indépendantes et d'une faible portée.